Certains cherchent Ă asseoir les relations de travail sur une autre figure juridique que celle du contrat de travail. Les juges, sâils y trouvent un Ă©lĂ©ment de subordination, nâhĂ©sitent pas Ă les requalifier en contrat de travail. La chose est ancienne et classique. Les affaires de chauffeurs Uber sont prĂ©sentĂ©es comme un modĂšle Ă©conomique rĂ©volutionnaire qui permettrait dâaller vers un nouveau modĂšle de sociĂ©tĂ©. La nouveautĂ© est limitĂ©e Ă un changement dâĂ©chelle le passage de lâartisanat au multinational mondialisĂ© sans modification nĂ©cessaire des principes juridiques aussi anciens que le droit du travail qui continuent Ă sâappliquer. Câest ce que rappelle la prĂ©sente dĂ©cision, en requalifiant en contrat de travail la situation abusivement prĂ©sentĂ©e comme celle dâun travailleur indĂ©pendant, qui en rĂ©alitĂ© ne disposait dâaucune rĂ©elle libertĂ© Ă lâĂ©gard de celui qui doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme son employeur. Cass. soc., 4 mars 2020, no 19-13316 Le numĂ©rique bouleverse la vie quotidienne1 et parfois les rapports de travail. En matiĂšre de travail, les techniques Ă©voluent, notamment grĂące Ă lâintroduction du numĂ©rique dans la relation de travail, les principes juridiques demeurent2. Comme chaque fois quâelle estime que sa dĂ©cision le justifie et quâelle souhaite lui donner une grande publicitĂ©, la Cour de cassation a accompagnĂ© la prĂ©sente dĂ©cision, statuant sur la requalification en contrat de travail des relations dâun chauffeur de VTC avec la sociĂ©tĂ© Uber, dâun communiquĂ© de presse, dâune note explicative, du rapport dâun conseiller et des conclusions Ă©crites et orales de lâavocat gĂ©nĂ©ral3, câest dire son importance aux yeux de ceux qui lâont rendue, qui marque leur volontĂ© de peser lourdement sur les dĂ©cisions futures susceptibles dâĂȘtre rendues sur le mĂȘme problĂšme et la formation de la jurisprudence4. La rencontre des aspirations des consommateurs aÌ la rapiditĂ© et aÌ la personnalisation de leurs pratiques de consommation et des moyens offerts par le numĂ©rique et internet a permis lâavĂšnement de lâĂ©conomie numĂ©rique »5. Le droit du travail nâignore plus les nouveaux » modĂšles de travail opĂ©rĂ©s par les plateformes numĂ©riques6. Certains ont mĂȘme cherchĂ© Ă adapter le droit aux besoins de ceux qui cherchent Ă les mettre en place. Cela sâest traduit, Ă lâoccasion des dĂ©bats en premiĂšre lecture Ă lâAssemblĂ©e nationale, par un amendement du gouvernement, ajouteÌ Ă un texte7 et disposant que le respect des dispositions du prĂ©sent titre nâest pas de nature Ă Ă©tablir lâexistence dâun lien de subordination entre la plateforme et le travailleur recourant aÌ ses services ». Il nâa pas rĂ©sistĂ© au Conseil constitutionnel, qui lâa rejetĂ© comme cavalier lĂ©gislatif8, montrant ainsi que lorsque lâon cherche Ă leur tordre le cou pour les adapter aux intĂ©rĂȘts financiers de certaines entreprises les principes fondamentaux du droit finissent par prendre leur revanche9. Des plateformes utilisant le numĂ©rique visent Ă mettre Ă la disposition des consommateurs un service, en recourant Ă des personnes qui leur sont extĂ©rieures, ou du moins prĂ©sentĂ©es comme telles, qui mettent Ă leur disposition leur force de travail. Lâimmense majoritĂ© de ces plateformes leur proposent/imposent la signature dâun contrat de partenariat » et conditionnent leur collaboration avec elles Ă une inscription prĂ©alable sous statut dâautoentrepreneur, qui en rĂ©alitĂ© correspond Ă un contrat de travail que les juges comme dans la prĂ©sente espĂšce ont parfois lâoccasion de requalifier. AprĂšs avoir louĂ© un vĂ©hicule auprĂšs dâun partenaire de cette sociĂ©tĂ© et sâĂȘtre enregistrĂ© au rĂ©pertoire Sirene en tant quâindĂ©pendant, un chauffeur contractuellement liĂ© Ă cette sociĂ©tĂ© exerce depuis octobre 2016 son activitĂ© en recourant Ă la plateforme numĂ©rique Uber. Il ressort de lâarrĂȘt objet du pourvoi quâaprĂšs sa dĂ©connexion de la plateforme, le chauffeur saisit la juridiction prudâhomale dâune demande de requalification de sa relation contractuelle avec la sociĂ©tĂ© Uber en contrat de travail. La cour dâappel, par un arrĂȘt infirmatif, a dĂ©duit des Ă©lĂ©ments quâelle a constatĂ©s que le statut de travailleur indĂ©pendant du chauffeur Ă©tait fictif, que la sociĂ©tĂ© Uber BV lui avait adressĂ© des directives, en avait contrĂŽlĂ© lâexĂ©cution et avait exercĂ© un pouvoir de sanction, et ainsi justifiĂ© lĂ©galement sa dĂ©cision de dire que le contrat ayant liĂ© le chauffeur Ă la sociĂ©tĂ© est un contrat de travail. Cette dĂ©cision a fait lâobjet dâun pourvoi avec aussi une intervention volontaire du syndicat ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail-Force ouvriĂšre, qui a Ă©tĂ© rejetĂ©e10, point sur lequel nous ne nous Ă©tendrons pas bien que, pourtant, il mĂ©rite discussion. Les arguments des parties sont faciles Ă rĂ©sumer. Pour le chauffeur, il est dans une situation de subordination juridique et donc titulaire dâun contrat de travail. Pour la sociĂ©tĂ© Uber, on est en prĂ©sence, non dâun contrat de travail, mais dâun partenariat commercial entre une sociĂ©tĂ© et un travailleur indĂ©pendant. Cette juridiction a estimĂ© que, au regard des faits constatĂ©s et analysĂ©s par les juges du fond, le statut de travailleur indĂ©pendant du chauffeur Ă©tait fictif, que la sociĂ©tĂ© Uber lui avait adressĂ© des directives, en avait contrĂŽlĂ© lâexĂ©cution et avait exercĂ© un pouvoir de sanction, que donc la cour dâappel, sans dĂ©naturation des termes du contrat, avait constatĂ© lâexistence dâun lien de subordination, et donc dâun contrat de travail, et lĂ©galement justifiĂ© sa dĂ©cision, ce qui a permis le rejet du pourvoi. La question de droit, qui Ă©tait dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e dans des affaires proches11, revenait Ă savoir si, lorsquâil rĂ©alise une prestation pour Uber, un chauffeur, inscrit au registre des mĂ©tiers comme travailleur indĂ©pendant, est lieÌ, ou non, par un lien de subordination avec cette sociĂ©tĂ©, situation de nature Ă justifier la requalification de la relation contractuelle en contrat de travail. Un chauffeur de la sociĂ©tĂ© Uber, prĂ©sentĂ© comme un travailleur indĂ©pendant I rĂ©gi par les rĂšgles dâun partenariat commercial lui permettant de faire fructifier son entreprise, correspond-il Ă cette rĂ©alitĂ© ou est-il un travailleur salariĂ© qui doit voir la relation contractuelle requalifiĂ©e en contrat de travail â ce quâont dĂ©cidĂ© les juges II â car les relations prĂ©sentĂ©es comme un partenariat commercial ne correspondaient pas Ă la rĂ©alitĂ© de la situation des parties. I â Travailleur indĂ©pendant Depuis un bon moment, bien des entreprises se sont engagĂ©es dans la course au zĂ©ro contrat de travail, des entreprises dans lesquelles il nâexiste plus quâun seul salariĂ©, le PDG12, et oĂč tous les travailleurs sont indĂ©pendants A mĂȘme si cela ne correspond pas Ă la rĂ©alitĂ© et amĂšne les juges Ă requalifier en contrat de travail, dans des entreprises dont lâindĂ©pendance est fictive B ou des relations prĂ©sentĂ©es sous un autre jour que celui du contrat de travail. A â Tous indĂ©pendants Les juges français, chaque fois quâils en ont lâoccasion, rappellent Ă ceux qui cherchent Ă lâoublier que la qualification du contrat ne dĂ©pend pas de la volontĂ© des parties ou de lâune dâentre elles, mĂȘme imposĂ©e Ă lâautre, mais de la rĂ©alitĂ© de leur situation13 et, mĂȘme rĂ©glĂ©s par lâutilisation de techniques numĂ©riques, de leurs rapports juridiques. DĂšs lors quâil y a subordination, les relations doivent ĂȘtre requalifiĂ©es en contrat de travail14. Ă vrai dire, ici, Ă part la technique utilisĂ©e, et le changement dâĂ©chelle â la tentative de contournement de cette rĂšgle passant de lâartisanat Ă un niveau mondialisĂ©15 â, il nây a lĂ rien de nouveau. Ce nâest pas lâĂ©tiquette mais le contenu du flacon qui donne lâivresse et quelle que soit lâappellation donnĂ©e Ă leur relation par les parties, sâil y a subordination, il y a contrat de travail et les juges doivent procĂ©der Ă la requalification. On sait depuis trĂšs longtemps que le contrat de travail, câest la subordination du salariĂ©16, ce que certains cherchent Ă remettre en cause en se basant, soit sur des techniques juridiques, soit, plus rĂ©cemment, sur lâexistence des techniques numĂ©riques, qui, selon eux, auraient pour consĂ©quence de modifier la nature juridique de la relation de travail. Le prĂ©sent arrĂȘt, qui sâinscrit dans la ligne dâun prĂ©cĂ©dent17, rappelle quâil nâen est rien. Avant mĂȘme le numĂ©rique, on a vu une recherche de moyens dâĂ©chapper au contrat de travail, qui sâest traduite par une augmentation exponentielle des formes de relations de travail assises sur une autre forme juridique que celle du contrat de travail. Depuis dĂ©jĂ longtemps, lâimagination est au pouvoir. On a vu liste non exhaustive contrat de sociĂ©tĂ©18, de mandat19, mais lâinfraction de travail dissimulĂ©20 est constituĂ©e lorsque, sous couvert de mandats entre une sociĂ©tĂ© et plusieurs de ses anciens salariĂ©s ayant le statut dâautoentrepreneurs21, ces derniers fournissent en rĂ©alitĂ© Ă lâemployeur des prestations dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă lâĂ©gard de celui-ci22, sociĂ©tĂ© en participation23, contrat dâentreprise24, sous-traitance25, franchise26, travail au pair27, association28, entraide29, mĂ©tayage30, tĂącheronnage31, service gratuit32, bĂ©nĂ©volat indemnisĂ©33, autres contrats spĂ©ciaux34, ou travail dit indĂ©pendant entraĂźnant une prĂ©somption de non-salariat35, quâil est cependant possible de renverser36. La prĂ©somption lĂ©gale de non-salariat qui bĂ©nĂ©ficie aux personnes ayant le statut dâautoentrepreneurs peut ĂȘtre dĂ©truite sâil est Ă©tabli quâelles fournissent directement, ou par une personne interposĂ©e, des prestations au donneur dâordre dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă lâĂ©gard de celui-ci37. Ici, câest la qualitĂ© de travailleur indĂ©pendant et la libertĂ© quâelle donnait au chauffeur, qualifiĂ© de partenaire par la sociĂ©tĂ© Uber, qui a Ă©tĂ© invoquĂ©e, mais sans succĂšs, car son entreprise nâavait pas de rĂ©alitĂ©, pour nier lâexistence dâun contrat de travail. Ce qui a amenĂ© les magistrats qui ont jugĂ© lâaffaire Ă se pencher sur ce quâest une entreprise et, en analysant sa situation, Ă considĂ©rer que malgrĂ© sa qualification de travailleur indĂ©pendant lâentreprise du chauffeur Ă©tait fictive, ce qui les a alors amenĂ©s Ă requalifier en contrat de travail ce qui leur avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme un partenariat commercial. La sociĂ©tĂ© Uber a soutenu quâaucun lien de subordination juridique permanente ne saurait rĂ©sulter du contrat conclu entre une plateforme numĂ©rique et un chauffeur VTC, lorsque le contrat nâemporte aucun pouvoir, pour la plateforme, dâexiger du chauffeur quâil accomplisse un travail pour elle ou mĂȘme quâil se tienne aÌ sa disposition pendant une pĂ©riode donnĂ©e, aussi courte soit-elle, ni aucun engagement susceptible de contraindre le chauffeur aÌ utiliser lâapplication dĂ©veloppĂ©e par la plateforme, que le chauffeur Ă©tait inscrit au rĂ©pertoire des mĂ©tiers en qualitĂ© de travailleur indĂ©pendant38 concluant un contrat de partenariat qui le laisse totalement libre de se connecter aÌ lâapplication, de choisir lâendroit et le moment ouÌ il entend se connecter, sans ĂȘtre aucunement tenu dâen informer Ă lâavance la plateforme, et de mettre fin aÌ la connexion aÌ tout moment, dâaccepter, de refuser ou de ne pas rĂ©pondre aux propositions de courses qui lui sont faites par le biais de lâapplication, et que de ces Ă©lĂ©ments il rĂ©sultait, non pas une simple libertĂ© pour le chauffeur de choisir ses horaires de travail, telle quâelle peut exister pour certains salariĂ©s, mais une libertĂ© totale dâutiliser ou non lâapplication, dâorganiser librement son activitĂ© sans lâapplication. Les juges ont considĂ©rĂ© que ces arguments ne permettaient pas dâĂ©tablir une rĂ©elle indĂ©pendance du chauffeur, dont lâentreprise nâĂ©tait que fictive. B â Requalification dâune entreprise indĂ©pendante et⊠fictive On a invoquĂ© que le chauffeur Ă©tait Ă la tĂȘte dâune entreprise, ce qui excluait la qualification de salariĂ©. Les juges se sont donc penchĂ©s sur ce quâest une entreprise et ce qui caractĂ©rise son indĂ©pendance. Le contrat de travail sâoppose au contrat dâentreprise39, qui est lâaccord par lequel une personne sâengage envers une autre Ă exĂ©cuter, moyennant une rĂ©munĂ©ration, une prestation de travail Ă titre indĂ©pendant. Lâauteur de la prestation conserve une entiĂšre libertĂ© dans lâorganisation de son travail et assume les risques Ă©conomiques de son activitĂ©, a une clientĂšle personnelle, utilise son propre matĂ©riel et recourt souvent au service dâauxiliaires rĂ©munĂ©rĂ©s par lui ; ĂȘtre entrepreneur indĂ©pendant, câest ĂȘtre maĂźtre de sa capacitĂ© de profit40. La sociĂ©tĂ© Uber utilise une plateforme numĂ©rique et une application afin de mettre en relation avec des clients, en vue dâun transport urbain, des chauffeurs VTC exerçant leur activitĂ© sous un statut dâindĂ©pendants. Elle affirme quâil ne saurait exister de contrat de travail lorsque celui qui se prĂ©tend salarieÌ est totalement libre de travailler ou de ne pas travailler pour son cocontractant, quâil nâest pas possible de considĂ©rer que le travailleur est soumis Ă un quelconque pouvoir de direction, de contrĂŽle et Ă un pouvoir de sanction liĂ© aÌ ce pouvoir de direction. Le statut dâindĂ©pendant se caractĂ©rise par le libre choix que son titulaire a, de crĂ©er ou de reprendre son entreprise individuelle, de la maĂźtrise de lâorganisation de ses tĂąches, de sa recherche de clientĂšle et de fournisseurs, de la possibilitĂ© de se constituer une clientĂšle propre, de la libertĂ© de fixer ses tarifs et les conditions dâexĂ©cution de la prestation de services. Dans le sens de lâindĂ©pendance, on a invoquĂ© lâabsence de clause dâexclusivitĂ© et donc la possibilitĂ© de travailler pour un autre donneur dâordre, or il a Ă©tĂ© jugĂ© que la possibilitĂ© laissĂ©e Ă la personne de pouvoir travailler pour dâautres employeurs ne permet pas dâexclure lâexistence dâun contrat de travail41. Une vĂ©ritable entreprise42 individuelle43 et indĂ©pendante44, dirigĂ©e par un vĂ©ritable entrepreneur45, suppose la maĂźtrise par celui-ci de lâorganisation de ses tĂąches. Lâanalyse par les juges de la situation des parties leur a permis dâen conclure que le chauffeur qui a recours aÌ lâapplication Uber ne se constitue pas sa propre clientĂšle, ne fixe pas librement ses tarifs, ne dĂ©termine pas les conditions dâexĂ©cution de sa prestation, que lâensemble des Ă©lĂ©ments marquant les relations entre la sociĂ©tĂ© Uber et le chauffeur, caractĂ©risĂ©s lors de la connexion aÌ la plateforme numĂ©rique, dĂ©montraient que son statut dâindĂ©pendant nâĂ©tait que fictif. Les juges ont pu constater que le chauffeur, prĂ©sentĂ© comme travailleur indĂ©pendant, nâavait quâun seul donneur dâordre, ne transportait que les seuls clients du rĂ©seau de celui-ci, nâavait aucune influence ni pouvoir dĂ©cisionnel sur la politique tarifaire, qui lui Ă©tait imposĂ©e, nâavait pas le choix du type de vĂ©hicule qui Ă©tait mis Ă sa disposition, ne devait travailler quâen utilisant les moyens techniques qui lui Ă©taient fournis par la plateforme, nâavait aucune maĂźtrise des plages horaires dâactivitĂ©, et faisait partie intĂ©grante dâun service organiseÌ sans rĂ©elle initiative de sa part. Pareille organisation nâayant aucune autre finalitĂ© que de crĂ©er, de maniĂšre artificielle, une apparence de collaboration entre une entreprise prestataire de services et un travailleur indĂ©pendant », et en dĂ©finitive de travestir la rĂ©alitĂ© renvoyant au contraire Ă une relation de travail salarieÌ. Richard Villalon / AdobeStock II â Requalification La dĂ©naturation des conventions des parties A a Ă©tĂ© invoquĂ©e mais nâa pas suffi Ă empĂȘcher lâapplication des principes classiques permettant de mettre au jour lâexistence dâun lien de subordination. Lâanalyse de la situation concrĂšte des intĂ©ressĂ©s a permis de conclure Ă lâexistence dâun lien de subordination et donc dâun contrat de travail B. A â La dĂ©naturation des conventions des parties Il a Ă©tĂ© reprochĂ© Ă la cour dâappel dâavoir dĂ©naturĂ© les termes du contrat liant les parties. Le formulaire dâenregistrement de partenariat », le contrat de prestation de services ou conditions de partenariat », la charte de la communautĂ© Uber » font 50 pages rĂ©digĂ©es en petits caractĂšres illisibles sur lâĂ©cran dâun smartphone, lâexistence dâune version papier nâest pas Ă©voquĂ©e. Seules les 10 pages de rĂšgles fondamentales Uber », câest-Ă -dire ce qui prĂ©voit les droits dâUber par rapport Ă ses partenaires », sont lisibles. On notera avec intĂ©rĂȘt que les juges anglais, saisis dans des conditions similaires par des chauffeurs Uber, ont qualifieÌ ces documents dâ arrangements contractuels alambiquĂ©s, complexes et artificiels, formulĂ©s sans aucun doute par une batterie dâavocats, qui cependant semblent avoir oubliĂ© les principes permettant aux juges de contrĂŽler les clauses dâun contrat dâadhĂ©sion allant trop clairement et trop fortement contre les intĂ©rĂȘts fondamentaux de celui Ă qui on cherche Ă lâimposer46, voire de le requalifier, Ă©laborĂ©s et dictĂ©s unilatĂ©ralement par Uber aÌ des dizaines de conducteurs et de passagers, dont aucun nâest en mesure de corriger ou autrement rĂ©sister au langage contractuel »47. On ne saurait mieux dĂ©crire lâabsence de libertĂ© rĂ©elle du chauffeur lorsquâil contracte. Les plateformes sont libres de se doter unilatĂ©ralement dâune charte comportant tant les droits consentis aux travailleurs par la plateforme que les obligations auxquelles elle les soumet en contrepartie » et de faire homologuer cette charte par lâinspection du travail. Selon la sociĂ©tĂ© Uber, lâaccomplissement effectif du travail dans les conditions prĂ©vues par le contrat et les conditions gĂ©nĂ©rales y annexĂ©es plaçaient le chauffeur dans une situation de travailleur indĂ©pendant qui excluait le salariat. Le chauffeur a signĂ© avec la sociĂ©tĂ© Uber un formulaire dâenregistrement de partenariat », un contrat de prestation de services ou conditions de partenariat », la charte de la communautĂ© Uber », les rĂšgles fondamentales Uber ». Ces documents, transmis de façon deÌmateÌrialiseÌe, sont, pour trois dâentre eux, rĂ©digĂ©s en petits caractĂšres48, ce que des juges ont assimilĂ© Ă un dol49 ; sur 50 pages, seules les 10 pages de rĂšgles fondamentales contractuelles liant le chauffeur aÌ la sociĂ©tĂ© Uber ne sont pas lues par celui-ci, surtout si le seul support de lecture est lâĂ©cran du smartphone utiliseÌ ensuite pour charger lâapplication. Il aura souscrit Ă un contrat Ă©lectronique en ligne50 par une simple approbation dâun clic51 qui vaut acceptation des conditions posĂ©es unilatĂ©ralement par la plateforme, ce qui est donc un contrat dâadhĂ©sion52, ce qui nâĂ©tait pas contestĂ©, rĂ©gi par des rĂšgles spĂ©cifiques notamment pour son interprĂ©tation53 dont il y a lieu de tenir compte pour rĂ©pondre au grief de dĂ©naturation54. La complexitĂ©, qui selon lâavocat gĂ©nĂ©ral est voulue, des dispositions contractuelles liant les chauffeurs, contractuellement dĂ©signĂ©s comme des clients », aÌ la sociĂ©tĂ© Uber exclut que lâon puisse les considĂ©rer comme des termes clairs et prĂ©cis qui seuls sont susceptibles de dĂ©naturation, ce qui nâest pas le cas de textes qui, nâĂ©tant pas assez clairs par eux-mĂȘmes, doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s. Le principe est celui de lâinterprĂ©tation du contrat dâadhĂ©sion55 contre celui qui lâa proposĂ©56. Il est Ă rapprocher de la prohibition des clauses crĂ©ant un dĂ©sĂ©quilibre significatif entre les droits et obligations des parties et qui sont rĂ©putĂ©es non Ă©crites57. Il est logique et juste que lâobscuritĂ© dâune clause non nĂ©gociable, dĂ©terminĂ©e Ă lâavance par lâune des parties, soit imputĂ©e Ă celui qui lâa voulue et le plus souvent rĂ©digĂ©e. Sur ces bases, il est clair que la forme donnĂ©e au contrat doit sâinterprĂ©ter contre celui qui a rĂ©digĂ© le contrat, la lecture sur un smartphone dâun contrat est un exercice aussi long et difficile que celle dâun imprimĂ© rĂ©digĂ© en tout petits caractĂšres ; il y a lieu dâen tirer les mĂȘmes conclusions. B â Lâexistence dâun lien de subordination Câest lâexistence dâun lien de subordination qui constitue le marqueur essentiel permettant de diffĂ©rencier le contrat de travail dâautres conventions comportant lâĂ©change dâune prestation et dâune rĂ©munĂ©ration. Il est Ă©tabli depuis longtemps que la qualification donnĂ©e par les parties Ă un contrat nâexclut pas lâexistence dâun contrat de travail, si lâexĂ©cution de ce contrat obĂ©it aux critĂšres58 permettant de constater lâexistence dâun lien de subordination caractĂ©ristique du contrat de travail59. On a trĂšs vite exclu de dĂ©finir le contrat de travail par la dĂ©pendance Ă©conomique du salariĂ© Ă lâĂ©gard de lâemployeur60, nĂ©anmoins des Ă©lĂ©ments de fait relevant dâune dĂ©pendance Ă©conomique peuvent ĂȘtre retenus par le juge, au titre des indices dâun lien de subordination61. Selon une jurisprudence bien Ă©tablie, lâexistence dâune relation de travail salariĂ© ne dĂ©pend ni de la volontĂ© exprimĂ©e par les parties ni de la dĂ©nomination quâelles ont donnĂ©e Ă leur convention, mais des conditions de fait dans lesquelles est exercĂ©e lâactivitĂ© professionnelle62. Le critĂšre du travail salariĂ© est maintenant bien fixĂ© par la jurisprudence selon laquelle le lien de subordination est caractĂ©risĂ© par lâexĂ©cution dâun travail sous lâautoritĂ© dâun employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, dâen contrĂŽler lâexĂ©cution et de sanctionner les manquements de son subordonnĂ© ; le travail au sein dâun service organisĂ© peut constituer un indice du lien de subordination lorsque lâemployeur dĂ©termine unilatĂ©ralement les conditions dâexĂ©cution du travail »63. Dans le prĂ©sent arrĂȘt, la chambre sociale de la Cour de cassation a estimĂ© quâil nâĂ©tait pas possible de sâĂ©carter de cette dĂ©finition dĂ©sormais traditionnelle, rĂ©guliĂšrement reprise64, et a refusĂ© dâadopter le critĂšre de la dĂ©pendance Ă©conomique suggĂ©rĂ© par certains auteurs et relativement par les juridictions europĂ©ennes65. Elle en est restĂ©e Ă sa jurisprudence classique selon laquelle le lien de subordination se dĂ©compose en trois Ă©lĂ©ments le pouvoir de donner des instructions ; le pouvoir dâen contrĂŽler lâexĂ©cution ; le pouvoir de sanctionner le non-respect des instructions donnĂ©es⊠⊠lâintĂ©gration dans un service organisĂ© venant en complĂ©ment . Tout cela a permis, par lâanalyse de la situation des parties, de conclure Ă un contrat de travail. 1 â Les critĂšres de la subordination caractĂ©ristique du contrat de travail Depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, lâexistence ou la non-existence dâun contrat de travail repose sur le critĂšre essentiel de la subordination du salariĂ© Ă lâĂ©gard de son employeur66. La preuve directe et manifeste des pouvoirs de direction, de contrĂŽle et de sanction de lâemployeur est parfois possible, mais le plus souvent difficile Ă rapporter. Elle se fait par lâutilisation de la mĂ©thode dite du faisceau dâindices. La seule dĂ©pendance Ă©conomique dâun travailleur aÌ lâĂ©gard dâune entreprise ne suffit pas aÌ caractĂ©riser un contrat de travail67. Lâanalyse de la situation concrĂšte des parties au regard des critĂšres classiques du lien de subordination caractĂ©ristiques du contrat de travail a permis la qualification de leur relation en contrat de travail. Solution quâune majoritĂ© de la doctrine approuve68. La libertĂ© dâorganisation du travailleur a Ă©tĂ© avancĂ©e par la sociĂ©tĂ© Uber contre la reconnaissance de lâexistence dâun contrat de travail. Cette libertĂ© avancĂ©e du travailleur de plateforme de travailler ou non, aux jours et heures quâil choisit unilatĂ©ralement, est aÌ relativiser. Ainsi, dans le cas dâune autre plateforme, les juges ont constatĂ© que le livreur Ă©tait passible de pĂ©nalitĂ©s sâil refusait de rĂ©pondre Ă une demande de livraison69, ce qui est bien proche de la situation ici envisagĂ©e, dans laquelle il ne disposait que de 8 secondes pour accepter ou refuser une course, les refus pouvant entraĂźner des dĂ©connexions temporaires voire dĂ©finitives Ă lâinitiative de la sociĂ©tĂ©. Certains des indices qui ont Ă©tĂ© retenus pour justifier la requalification de la situation du chauffeur en contrat de travail relĂšvent expressĂ©ment de lâexistence, entre les mains de la sociĂ©tĂ© Uber, dâun pouvoir de direction choix dâitinĂ©raire, comportement, de contrĂŽle correction du tarif, acceptation des courses, gĂ©olocalisation et de sanction dĂ©sactivation du compte, dâautres prennent en compte lâexistence dâun service organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Uber ou la position Ă©conomique du chauffeur vis-Ă -vis de la plateforme. Le pouvoir de donner des instructions La sociĂ©tĂ© mettait en avant le fait que le chauffeur avait la possibilitĂ© de choisir son itinĂ©raire, or il a Ă©tĂ© jugĂ© que la circonstance que le travailleur ne reçoive pas dâinstructions quant Ă ses horaires ne permettait pas dâĂ©carter la requalification, dĂšs lors que dâautres circonstances permettaient de caractĂ©riser un lien de subordination70. De plus, en lâespĂšce, ce choix Ă©tait rĂ©duit puisque la sociĂ©tĂ© sâĂ©tait rĂ©servĂ© la possibilitĂ© de modifier cet itinĂ©raire et dâen tirer des consĂ©quences sur le prix de la course dĂšs lors quâelle le trouvait inefficace. Les juges en ont dĂ©duit quâil sâagissait lĂ , pour la sociĂ©tĂ©, de donner des directives, ce qui est un Ă©lĂ©ment de subordination du chauffeur. Lâautonomie, mĂȘme large, dont peut bĂ©nĂ©ficier un salariĂ© dans lâorganisation de son emploi du temps nâexclut pas le lien de subordination ni le contrat de travail71. Le travail salarieÌ peut comporter une part dâautonomie et de libertĂ© dâorganisation qui sâexprime frĂ©quemment au travers dâune certaine marge de choix laissĂ©e quant aux horaires de travail. La libertĂ© des horaires peut fort bien cohabiter avec de rudes contraintes sur la nature du travail, ses conditions dâexercice, la charge de travail et nâest nullement exclusive de subordination. On notera que dans la prĂ©sente espĂšce, pour ĂȘtre en mesure de payer son loyer, ses commissions et ses redevances, le chauffeur est en rĂ©alitĂ© contraint de travailler pour la plateforme. Il peut, certes, choisir ses heures de travail, mais cela est largement thĂ©orique car, de fait, un minimum nĂ©cessaire pour couvrir ses frais lui est imposĂ©, les rapports hebdomadaires montrent des durĂ©es autour de 50 Ă 60 heures72, bien au-delĂ des 35 heures de la durĂ©e lĂ©gale du travail73. Cette libertĂ© toute relative du chauffeur de choisir ses horaires de travail ne saurait exclure la caractĂ©risation dâun lien de subordination permanente entre la sociĂ©tĂ© Uber et ce chauffeur. MĂȘme si le client donne son accord pour que soit pris en charge un autre passager afin de partager le prix de la course, le chauffeur ne sera pas libre de le faire, seule la sociĂ©tĂ© Uber peut le faire. Le fait dâentrer en contact avec les passagers aprĂšs une course sans leur accord est interdit. Il sâagit laÌ dâinterdictions faites par Uber Ă ses chauffeurs. Le pouvoir dâen contrĂŽler lâexĂ©cution Pour justifier lâindĂ©pendance du chauffeur, la sociĂ©tĂ© a mis en avant que la charte de la communautĂ© Uber â qui, Ă deux exceptions prĂšs, elle nâa pas Ă©tĂ© soumise aux IRP concernĂ©es ni Ă lâinspecteur du travail, ressemble beaucoup Ă un rĂšglement intĂ©rieur dâentreprise â comporte pour la plateforme, Ă son initiative, des possibilitĂ©s de suspension temporaire ou de dĂ©sactivation dĂ©finitive du compte, Ă©lĂ©ments participant dâun pouvoir de sanction de la sociĂ©tĂ© Uber Ă lâĂ©gard du chauffeur. La gĂ©olocalisation74 est un Ă©lĂ©ment qui permet de surveiller lâactivitĂ© du salariĂ©, voire de le sanctionner75. Il a Ă©tĂ© jugĂ© que, lorsquâelle est appliquĂ©e Ă une personne prĂ©sentĂ©e comme travailleur indĂ©pendant, il convient de vĂ©rifier si lâindĂ©pendance allĂ©guĂ©e nâest pas du salariat. Lorsquâelle permet le suivi en temps rĂ©el, par la sociĂ©tĂ©, de la position du coursier et la comptabilisation du nombre total de kilomĂštres parcourus, elle caractĂ©rise la facultĂ© de la plateforme de contrĂŽler lâexĂ©cution de la prestation par le travailleur76. Elle a pour intĂ©rĂȘt dâassurer un fonctionnement optimal du service de livraison, mais cela peut aussi avoir comme effet second, sinon recherchĂ©, la surveillance des livreurs. 2 â Le service organisĂ© Un indice de subordination est le travail au sein dâun service organiseÌ77 mais seulement lorsque lâemployeur en dĂ©termine unilatĂ©ralement les conditions78. Lâexistence dâun service organisĂ© a Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e pour un professeur de thĂ©ologie, le service organisĂ© par lâĂglise rĂ©formĂ©e marquant la subordination de lâintĂ©ressĂ© Ă lâĂ©gard de celle-ci nonobstant lâindĂ©pendance des professeurs dans lâexercice de leurs fonctions, qui nâest pas incompatible avec lâexistence dâun lien de subordination Ă lâĂ©gard de lâĂ©tablissement79. Il en est de mĂȘme pour les maĂźtres contractuels dâĂ©tablissements privĂ©s ayant conclu un contrat dâassociation avec lâĂtat80, un professeur mis Ă la disposition de lâAlliance française81, un mĂ©decin qui, en lâabsence de cabinet, de choix de ses malades, exerce dans des locaux, avec du matĂ©riel et du personnel dâune clinique, est soumis Ă des horaires et au rĂšglement intĂ©rieur de la clinique, est intĂ©grĂ© dans un service mĂ©dical organisĂ©, peu important quâil reçoive des honoraires82. Lâabsence de locaux personnels et les contraintes horaires83, pour des kinĂ©sithĂ©rapeutes84 ou un mĂ©decin anesthĂ©siste, lâobligation de respecter des instructions et les horaires montrent lâexistence dâun service organisĂ©85. Il en est aussi ainsi pour un exploitant de dĂ©pĂŽt-vente qui nâavait aucun regard sur lâapprovisionnement ou le choix des produits vendus86, la distribution de journaux lorsquâil est Ă©tabli que des distributeurs occasionnels dâhebdomadaires gratuits ne travaillent pas pour leur compte, mais pour celui dâune entreprise de presse qui les emploie dans le cadre dâun service organisĂ© et selon des directives quâelle impose ils doivent ĂȘtre affiliĂ©s au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral des assurances sociales87. Le fait, pour un gardien de refuge soumis Ă des instructions strictes quant Ă la tenue du refuge, de rĂ©aliser Ă sa convenance des ventes de boissons et aliments aux personnes faisant Ă©tape au refuge doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme lâexistence dâun service organisĂ© et ne peut, Ă lui seul, exclure lâexistence dâun lien de subordination entre les parties88. La plateforme joue un rĂŽle structurant, câest elle qui crĂ©e tout Ă la fois lâoffre et la demande et les conditions dans lesquelles il y est rĂ©pondu. On a reprochĂ© Ă la cour dâappel dâavoir considĂ©rĂ© que lâexistence dâun systĂšme de gĂ©olocalisation du chauffeur constituait un indice de son lien de subordination juridique avec la plateforme, alors que ce systĂšme nâavait pas pour objet de contrĂŽler lâactivitĂ© des chauffeurs. On sait aussi que les dĂ©tournements des systĂšmes de gĂ©olocalisation sont possibles89 et que leur utilisation a dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă lâorigine de la requalification de prĂ©tendus travailleurs indĂ©pendants en contrats de travail, son utilisation ayant permis la surveillance des intĂ©ressĂ©s90. Lâexistence et lâutilisation par la sociĂ©tĂ© Uber dâun systĂšme de gĂ©olocalisation ne sont pas sans incidence sur la caractĂ©risation dâun lien de subordination et lâintĂ©gration du chauffeur dans un systĂšme organisĂ©. Les contraintes allĂ©guĂ©es par les travailleurs, notamment en termes de gĂ©olocalisation91, ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es par la plateforme comme ne constituant pas lâexercice dâun pouvoir de direction ou de contrĂŽle. Lâutilisation par la sociĂ©tĂ© Uber dâun systĂšme de gĂ©olocalisation est prĂ©vue, et selon elle justifiĂ©e, par le contrat de prestation de services pour des raisons avancĂ©es de sĂ©curitĂ© ou des motifs techniques, commerciaux, de marketing, notamment pour amĂ©liorer les produits et services de la sociĂ©tĂ©. La Cour de cassation a conclu quâil y avait lieu dâapprouver la cour dâappel dâavoir dĂ©duit de lâensemble des Ă©lĂ©ments quâelle avait constatĂ©s que lâexĂ©cution du travail se faisait sous lâautoritĂ© dâun employeur qui avait le pouvoir de donner des ordres et des directives, dâen contrĂŽler lâexĂ©cution et de sanctionner les manquements, et dâavoir jugĂ© que, dĂšs lors, le statut de travailleur indĂ©pendant du chauffeur Ă©tait fictif et que le lien de subordination Ă lâĂ©gard de la sociĂ©tĂ© Uber Ă©tait Ă©tabli, et que le chauffeur devait ĂȘtre qualifiĂ© de salariĂ© de celle-ci. Le modĂšle Uber, avec sa plateforme, repose sur un principe selon lequel les risques de lâexploitation sont Ă la charge de ceux qui travaillent et non de son crĂ©ateur, or le contrat de travail se caractĂ©rise justement par le fait que les risques de lâexploitation sont Ă la charge, non pas du salariĂ©, mais de lâentrepreneur, qui, par ce mĂ©canisme, cherche justement Ă y Ă©chapper. Il y a alors lieu de lui rappeler fraus omnia corrumpit et dâen tirer les conclusions qui sâimposent la requalification en contrat de travail de ce qui est prĂ©sentĂ© frauduleusement comme une autre situation. On peut en conclure que la cour dâappel a passĂ© en revue les Ă©lĂ©ments contractuels appliquĂ©s, caractĂ©risant cette dĂ©pendance du chauffeur vis-Ă -vis dâUber limitation des relations avec les clients, fixation autoritaire des tarifs, directives donnĂ©es au chauffeur, contrĂŽle de son activitĂ© via une gĂ©olocalisation permanente, pouvoir discrĂ©tionnaire dâUber de priver aÌ tout moment le chauffeur de lâaccĂšs Ă la plateforme, câest-Ă -dire de travail. Ainsi, appliquant une jurisprudence constante, elle a dĂ©duit de ces constatations lâexistence dâun faisceau suffisant dâindices pour permettre de caractĂ©riser le lien de subordination entre le chauffeur et la plateforme Uber et ainsi renverser la prĂ©somption simple de non-salariat92 invoquĂ©e, ce quâa confirmĂ© la Cour de cassation. Ce qui est parfaitement clair, cohĂ©rent et conforme aÌ la loi comme aÌ la jurisprudence. Conclusion Le chauffeur soutenait que chacune des 2 038 prestations de transport effectuĂ©es pour le compte de la sociĂ©tĂ© Uber BV constituait un contrat aÌ durĂ©e dĂ©terminĂ©e, dont la durĂ©e correspondait aÌ la durĂ©e du transport effectueÌ, et que, aucun de ces contrats nâayant Ă©tĂ© formalisĂ© par un Ă©crit, cette succession de contrats devait faire lâobjet dâune requalification en contrat aÌ durĂ©e indĂ©terminĂ©e, et il rĂ©clamait Ă ce titre des rappels de salaires et indemnitĂ©s, notamment au titre du travail de nuit, dominical, dâheures supplĂ©mentaires, de remboursement de frais professionnels et de non-respect des durĂ©es maximales de travail, outre les sommes dues au titre de la rupture du contrat de travail, questions qui restent Ă juger.
82213 et l. 8221-5 du code du travail; travail au noir non payĂ©. Travail au noir nord. 8224-1 du code du travail; l.1221-10 et suivants du code du travail. travail au noir marchĂ© (Quâest-ce que le travail dissimulĂ©) travail au noir mineur. l.8221-3 Ă l8221-5 du code du travail. l.8221-5 du code du travail. lâarticle l 8223-1 du code du
Actions sur le document Sont constitutives de travail illĂ©gal, dans les conditions prĂ©vues par le prĂ©sent livre, les infractions suivantes 1° Travail dissimulĂ© ; 2° Marchandage ; 3° PrĂȘt illicite de main-d'oeuvre ; 4° Emploi d'Ă©tranger sans titre de travail ; 5° Cumuls irrĂ©guliers d'emplois ; 6° Fraude ou fausse dĂ©claration prĂ©vue aux articles L. 5124-1, L. 5135-1 et L. 5429-1. Sont interdits 1° Le travail totalement ou partiellement dissimulĂ©, dĂ©fini et exercĂ© dans les conditions prĂ©vues aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 ; 2° La publicitĂ©, par quelque moyen que ce soit, tendant Ă favoriser, en toute connaissance de cause, le travail dissimulĂ© ; 3° Le fait de recourir sciemment, directement ou par personne interposĂ©e, aux services de celui qui exerce un travail dissimulĂ©. Sont exclus des interdictions prĂ©vues au prĂ©sent chapitre, les travaux d'urgence dont l'exĂ©cution immĂ©diate est nĂ©cessaire pour prĂ©venir les accidents imminents ou organiser les mesures de sauvetage. Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation d'activitĂ©, l'exercice Ă but lucratif d'une activitĂ© de production, de transformation, de rĂ©paration ou de prestation de services ou l'accomplissement d'actes de commerce par toute personne qui, se soustrayant intentionnellement Ă ses obligations 1° Soit n'a pas demandĂ© son immatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers ou, dans les dĂ©partements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, au registre des entreprises ou au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, lorsque celle-ci est obligatoire, ou a poursuivi son activitĂ© aprĂšs refus d'immatriculation, ou postĂ©rieurement Ă une radiation ; 2° Soit n'a pas procĂ©dĂ© aux dĂ©clarations qui doivent ĂȘtre faites aux organismes de protection sociale ou Ă l'administration fiscale en vertu des dispositions lĂ©gales en vigueur. Cette situation peut notamment rĂ©sulter de la non-dĂ©claration d'une partie de son chiffre d'affaires ou de ses revenus ou de la continuation d'activitĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© radiĂ© par les organismes de protection sociale en application de l'article L. 133-6-7-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale. Les activitĂ©s mentionnĂ©es Ă l'article L. 8221-3 sont prĂ©sumĂ©es, sauf preuve contraire, accomplies Ă titre lucratif 1° Soit lorsque leur rĂ©alisation a lieu avec recours Ă la publicitĂ© sous une forme quelconque en vue de la recherche de la clientĂšle ; 2° Soit lorsque leur frĂ©quence ou leur importance est Ă©tablie ; 3° Soit lorsque la facturation est absente ou frauduleuse ; 4° Soit lorsque, pour des activitĂ©s artisanales, elles sont rĂ©alisĂ©es avec un matĂ©riel ou un outillage prĂ©sentant par sa nature ou son importance un caractĂšre professionnel. Est rĂ©putĂ© travail dissimulĂ© par dissimulation d'emploi salariĂ© le fait pour tout employeur 1° Soit de se soustraire intentionnellement Ă l'accomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă l'article L. 1221-10, relatif Ă la dĂ©claration prĂ©alable Ă l'embauche ;2° Soit de se soustraire intentionnellement Ă l'accomplissement de la formalitĂ© prĂ©vue Ă l'article L. 3243-2, relatif Ă la dĂ©livrance d'un bulletin de paie, ou de mentionner sur ce dernier un nombre d'heures de travail infĂ©rieur Ă celui rĂ©ellement accompli, si cette mention ne rĂ©sulte pas d'une convention ou d'un accord collectif d'amĂ©nagement du temps de travail conclu en application du titre II du livre Ier de la troisiĂšme partie ;3° Soit de se soustraire intentionnellement aux dĂ©clarations relatives aux salaires ou aux cotisations sociales assises sur ceux-ci auprĂšs des organismes de recouvrement des contributions et cotisations sociales ou de l'administration fiscale en vertu des dispositions lĂ©gales. I. - Sont prĂ©sumĂ©s ne pas ĂȘtre liĂ©s avec le donneur d'ordre par un contrat de travail dans l'exĂ©cution de l'activitĂ© donnant lieu Ă immatriculation ou inscription 1° Les personnes physiques immatriculĂ©es au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, au rĂ©pertoire des mĂ©tiers, au registre des agents commerciaux ou auprĂšs des unions de recouvrement des cotisations de sĂ©curitĂ© sociale et d'allocations familiales pour le recouvrement des cotisations d'allocations familiales ;2° Les personnes physiques inscrites au registre des entreprises de transport routier de personnes, qui exercent une activitĂ© de transport scolaire prĂ©vu par l'article L. 213-11 du code de l'Ă©ducation ou de transport Ă la demande conformĂ©ment Ă l'article 29 de la loi n° 82-1153 du 30 dĂ©cembre 1982 d'orientation des transports intĂ©rieurs ;3° Les dirigeants des personnes morales immatriculĂ©es au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s et leurs salariĂ©s ;4° Les personnes physiques relevant de l'article L. 123-1-1 du code de commerce ou du V de l'article 19 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au dĂ©veloppement et Ă la promotion du commerce et de l' - L'existence d'un contrat de travail peut toutefois ĂȘtre Ă©tablie lorsque les personnes mentionnĂ©es au I fournissent directement ou par une personne interposĂ©e des prestations Ă un donneur d'ordre dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă l'Ă©gard de ce cas, la dissimulation d'emploi salariĂ© est Ă©tablie si le donneur d'ordre s'est soustrait intentionnellement par ce moyen Ă l'accomplissement des obligations incombant Ă l'employeur mentionnĂ©es Ă l'article L. donneur d'ordre qui a fait l'objet d'une condamnation pĂ©nale pour travail dissimulĂ© en application du prĂ©sent II est tenu au paiement des cotisations et contributions sociales Ă la charge des employeurs, calculĂ©es sur les sommes versĂ©es aux personnes mentionnĂ©es au I au titre de la pĂ©riode pour laquelle la dissimulation d'emploi salariĂ© a Ă©tĂ© Ă©tablie. Est prĂ©sumĂ© travailleur indĂ©pendant celui dont les conditions de travail sont dĂ©finies exclusivement par lui-mĂȘme ou par le contrat les dĂ©finissant avec son donneur d'ordre. Toute personne qui publie, diffuse ou fait diffuser par tout moyen une offre de service ou de vente ou une annonce destinĂ©e Ă faire connaĂźtre son activitĂ© professionnelle au public est tenue 1° Lorsqu'elle est soumise au respect des formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 a De mentionner un numĂ©ro d'identification prĂ©vu par dĂ©cret en Conseil d'Etat ou, pour l'entreprise en cours de crĂ©ation, son nom ou sa dĂ©nomination sociale et son adresse professionnelle ; b De communiquer au responsable de la publication ou de la diffusion son nom ou sa dĂ©nomination sociale et son adresse professionnelle ; 2° Lorsqu'elle n'est pas soumise au respect des formalitĂ©s mentionnĂ©es au 1° a De mentionner son nom et son adresse sur toute annonce faite par voie d'affiche ou de prospectus ; b De communiquer son nom et son adresse au responsable de la publication ou de la diffusion. Le responsable de la publication ou de la diffusion tient ces informations Ă la disposition des agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-7 pendant un dĂ©lai de six mois Ă compter de la cessation de la diffusion de l'annonce. Un dĂ©cret en Conseil d'Etat dĂ©termine les conditions d'application des dispositions du prĂ©sent chapitre. Toute personne vĂ©rifie lors de la conclusion d'un contrat dont l'objet porte sur une obligation d'un montant minimum en vue de l'exĂ©cution d'un travail, de la fourniture d'une prestation de services ou de l'accomplissement d'un acte de commerce, et pĂ©riodiquement jusqu'Ă la fin de l'exĂ©cution du contrat, que son cocontractant s'acquitte 1° des formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 ; 2° de l'une seulement des formalitĂ©s mentionnĂ©es au 1°, dans le cas d'un contrat conclu par un particulier pour son usage personnel, celui de son conjoint, partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ©, concubin, de ses ascendants ou descendants. Les modalitĂ©s selon lesquelles sont opĂ©rĂ©es les vĂ©rifications imposĂ©es par le prĂ©sent article sont prĂ©cisĂ©es par dĂ©cret. Toute personne qui mĂ©connaĂźt les dispositions de l'article L. 8222-1, ainsi que toute personne condamnĂ©e pour avoir recouru directement ou par personne interposĂ©e aux services de celui qui exerce un travail dissimulĂ©, est tenue solidairement avec celui qui a fait l'objet d'un procĂšs-verbal pour dĂ©lit de travail dissimulĂ© 1° Au paiement des impĂŽts, taxes et cotisations obligatoires ainsi que des pĂ©nalitĂ©s et majorations dus par celui-ci au TrĂ©sor ou aux organismes de protection sociale ; 2° Le cas Ă©chĂ©ant, au remboursement des sommes correspondant au montant des aides publiques dont il a bĂ©nĂ©ficiĂ© ; 3° Au paiement des rĂ©munĂ©rations, indemnitĂ©s et charges dues par lui Ă raison de l'emploi de salariĂ©s n'ayant pas fait l'objet de l'une des formalitĂ©s prĂ©vues aux articles L. 1221-10, relatif Ă la dĂ©claration prĂ©alable Ă l'embauche et L. 3243-2, relatif Ă la dĂ©livrance du bulletin de paie. Les sommes dont le paiement est exigible en application de l'article L. 8222-2 sont dĂ©terminĂ©es Ă due proportion de la valeur des travaux rĂ©alisĂ©s, des services fournis, du bien vendu et de la rĂ©munĂ©ration en vigueur dans la profession. Lorsque le cocontractant intervenant sur le territoire national est Ă©tabli ou domiciliĂ© Ă l'Ă©tranger, les obligations dont le respect fait l'objet de vĂ©rifications sont celles qui rĂ©sultent de la rĂ©glementation d'effet Ă©quivalent de son pays d'origine et celles qui lui sont applicables au titre de son activitĂ© en France. Le maĂźtre de l'ouvrage ou le donneur d'ordre, informĂ© par Ă©crit par un agent de contrĂŽle mentionnĂ© Ă l'article L. 8271-7 ou par un syndicat ou une association professionnels ou une institution reprĂ©sentative du personnel, de l'intervention d'un sous-traitant ou d'un subdĂ©lĂ©gataire en situation irrĂ©guliĂšre au regard des formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 enjoint aussitĂŽt Ă son cocontractant de faire cesser sans dĂ©lai cette situation. A dĂ©faut, il est tenu solidairement avec son cocontractant au paiement des impĂŽts, taxes, cotisations, rĂ©munĂ©rations et charges mentionnĂ©s aux 1° Ă 3° de l'article L. 8222-2, dans les conditions fixĂ©es Ă l'article L. 8222-3L. 8222-3. Les dispositions du prĂ©sent article ne s'appliquent pas au particulier qui contracte pour son usage personnel, celui de son conjoint, partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ©, concubin, de ses ascendants ou descendants. Tout contrat Ă©crit conclu par une personne morale de droit public doit comporter une clause stipulant que des pĂ©nalitĂ©s peuvent ĂȘtre infligĂ©es au cocontractant s'il ne s'acquitte pas des formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 Ă L. 8221-5. Le montant des pĂ©nalitĂ©s est, au plus, Ă©gal Ă 10 % du montant du contrat et ne peut excĂ©der celui des amendes encourues en application des articles L. 8224-1, L. 8224-2 et L. 8224-5. Toute personne morale de droit public ayant contractĂ© avec une entreprise, informĂ©e par Ă©crit par un agent de contrĂŽle de la situation irrĂ©guliĂšre de cette derniĂšre au regard des formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5, l'enjoint aussitĂŽt de faire cesser cette situation. L'entreprise ainsi mise en demeure apporte Ă la personne morale de droit public la preuve qu'elle a mis fin Ă la situation dĂ©lictuelle. La personne morale de droit public transmet, sans dĂ©lai, Ă l'agent auteur du signalement les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse communiquĂ©s par l'entreprise ou l'informe d'une absence de rĂ©ponse. A dĂ©faut de correction des irrĂ©gularitĂ©s signalĂ©es dans un dĂ©lai fixĂ© par dĂ©cret en Conseil d'Etat, la personne morale de droit public en informe l'agent auteur du signalement et peut appliquer les pĂ©nalitĂ©s prĂ©vues par le contrat ou rompre le contrat, sans indemnitĂ©, aux frais et risques de l'entrepreneur. A dĂ©faut de respecter les obligations qui dĂ©coulent du deuxiĂšme, troisiĂšme ou quatriĂšme alinĂ©a du prĂ©sent article, la personne morale de droit public est tenue solidairement responsable des sommes dues au titre des 1° et 3° de l'article L. 8222-2, dans les conditions prĂ©vues Ă l'article L. 8222-3. Un dĂ©cret en Conseil d'Etat dĂ©termine les conditions d'application des dispositions du prĂ©sent chapitre. En cas de rupture de la relation de travail, le salariĂ© auquel un employeur a eu recours dans les conditions de l'article L. 8221-3 ou en commettant les faits prĂ©vus Ă l'article L. 8221-5 a droit Ă une indemnitĂ© forfaitaire Ă©gale Ă six mois de salaire. Le salariĂ© obtient des agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-7, dans des conditions dĂ©finies par dĂ©cret, les informations relatives Ă l'accomplissement par son employeur de la dĂ©claration prĂ©alable Ă l'embauche le concernant. Lorsque cette formalitĂ© n'est pas accomplie par l'employeur, ces agents sont habilitĂ©s Ă communiquer au salariĂ© les informations relatives Ă son inscription sur le registre unique du personnel. Un dĂ©cret en Conseil d'Etat dĂ©termine les conditions d'application des dispositions du prĂ©sent chapitre. Le fait de mĂ©connaĂźtre les interdictions dĂ©finies Ă l'article L. 8221-1 est puni d'un emprisonnement de trois ans et d'une amende de 45 000 euros. Le fait de mĂ©connaĂźtre les interdictions dĂ©finies Ă l'article L. 8221-1 par l'emploi dissimulĂ© d'un mineur soumis Ă l'obligation scolaire est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 75 000 euros. Les personnes physiques coupables des infractions prĂ©vues aux articles L. 8224-1 et L. 8224-2 encourent les peines complĂ©mentaires suivantes 1° L'interdiction, suivant les modalitĂ©s prĂ©vues par l'article 131-27 du code pĂ©nal, soit d'exercer une fonction publique ou d'exercer l'activitĂ© professionnelle ou sociale dans l'exercice ou Ă l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a Ă©tĂ© commise, soit d'exercer une profession commerciale ou industrielle, de diriger, d'administrer, de gĂ©rer ou de contrĂŽler Ă un titre quelconque, directement ou indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d'autrui, une entreprise commerciale ou industrielle ou une sociĂ©tĂ© commerciale. Ces interdictions d'exercice peuvent ĂȘtre prononcĂ©es cumulativement ; 2° L'exclusion des marchĂ©s publics pour une durĂ©e de cinq ans au plus ; 3° La confiscation des objets ayant servi directement ou indirectement Ă commettre l'infraction ou qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s Ă cette occasion, ainsi que de ceux qui en sont le produit et qui appartiennent au condamnĂ© ; 4° L'affichage du jugement aux frais de la personne condamnĂ©e dans les conditions prĂ©vues Ă l'article 131-35 du code pĂ©nal et son insertion, intĂ©grale ou par extraits, dans les journaux qu'elle dĂ©signe. Ces frais ne peuvent excĂ©der le montant maximum de l'amende encourue ; 5° L'interdiction, suivant les modalitĂ©s prĂ©vues par l'article 131-26 du code pĂ©nal, des droits civiques, civils et de famille. Tout Ă©tranger coupable des infractions prĂ©vues aux articles L. 8224-1 et L. 8224-2 est passible d'une interdiction du territoire français qui peut ĂȘtre prononcĂ©e dans les conditions prĂ©vues par l'article 131-30 du code pĂ©nal pour une durĂ©e de cinq ans au plus. Les personnes morales reconnues pĂ©nalement responsables, dans les conditions prĂ©vues par l'article 121-2 du code pĂ©nal, des infractions prĂ©vues par les articles L. 8224-1 et L. 8224-2 encourent 1° L'amende, dans les conditions prĂ©vues Ă l'article 131-38 du code pĂ©nal ; 2° Les peines mentionnĂ©es aux 1° Ă 5°, 8° et 9° de l'article 131-39 du mĂȘme code. L'interdiction prĂ©vue au 2° de l'article 131-39 du code pĂ©nal porte sur l'activitĂ© dans l'exercice ou Ă l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a Ă©tĂ© commise. Le prononcĂ© de la peine complĂ©mentaire de fermeture provisoire d'Ă©tablissement mentionnĂ©e au 4° de l'article 131-39 du code pĂ©nal n'entraĂźne ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun prĂ©judice pĂ©cuniaire Ă l'encontre des salariĂ©s de l'Ă©tablissement concernĂ©. Le fait, pour toute personne soumise aux obligations Ă©noncĂ©es Ă l'article L. 8221-7, de diffuser ou de faire diffuser, ou de communiquer au responsable de la publication ou de la diffusion des informations mensongĂšres relatives Ă son identification est puni d'une amende de 7 500 euros. Le marchandage, dĂ©fini comme toute opĂ©ration Ă but lucratif de fourniture de main-d'oeuvre qui a pour effet de causer un prĂ©judice au salariĂ© qu'elle concerne ou d'Ă©luder l'application de dispositions lĂ©gales ou de stipulations d'une convention ou d'un accord collectif de travail, est interdit. Lorsqu'un chef d'entreprise conclut un contrat pour l'exĂ©cution d'un travail ou la fourniture de services avec un entrepreneur qui recrute lui-mĂȘme la main-d'oeuvre nĂ©cessaire et que celui-ci n'est pas propriĂ©taire d'un fonds de commerce ou d'un fonds artisanal, le chef d'entreprise respecte, Ă l'Ă©gard des salariĂ©s de l'entrepreneur employĂ©s dans son Ă©tablissement ou les dĂ©pendances de celui-ci et sous les mĂȘmes sanctions que pour ses propres salariĂ©s, les prescriptions prĂ©vues 1° A l'article L. 1225-29, relatives aux repos obligatoires prĂ©natal et postnatal ; 2° Aux articles L. 1225-30 Ă L. 1225-33, relatives aux dispositions particuliĂšres Ă l'allaitement ; 3° Au livre Ier de la troisiĂšme partie, relatives Ă la durĂ©e du travail, aux repos et aux congĂ©s ; 4° A la quatriĂšme partie, relatives Ă la santĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© au travail. En cas de dĂ©faillance de l'entreprise, Ă laquelle il est recouru dans les conditions prĂ©vues Ă l'article L. 8232-1, le chef d'entreprise encourt, nonobstant toute stipulation contraire, les responsabilitĂ©s suivantes 1° Si les travaux sont exĂ©cutĂ©s ou les services fournis dans son Ă©tablissement ou dans les dĂ©pendances de celui-ci, le chef d'entreprise est substituĂ© au sous-traitant en ce qui concerne les salariĂ©s que celui-ci emploie pour le paiement des salaires et des congĂ©s payĂ©s ainsi que pour les obligations rĂ©sultant de la lĂ©gislation sur les assurances sociales, sur les accidents du travail et les maladies professionnelles et sur les prestations familiales ; 2° S'il s'agit de travaux exĂ©cutĂ©s dans des Ă©tablissements autres que ceux du chef d'entreprise ou de travaux exĂ©cutĂ©s par des salariĂ©s travaillant Ă domicile, le chef d'entreprise est substituĂ© au sous-traitant pour le paiement des salaires et congĂ©s payĂ©s ainsi que pour le versement de la cotisation des prestations familiales et de la double cotisation des assurances sociales. Dans les cas prĂ©vus au prĂ©sent chapitre, le salariĂ© lĂ©sĂ©, les organismes de sĂ©curitĂ© sociale et d'allocations familiales et la caisse de congĂ©s payĂ©s peuvent engager, en cas de dĂ©faillance de l'entrepreneur, une action directe contre le chef d'entreprise pour lequel le travail a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Les organisations syndicales reprĂ©sentatives peuvent exercer en justice toutes les actions rĂ©sultant de l'application des dispositions du prĂ©sent titre en faveur d'un salariĂ© sans avoir Ă justifier d'un mandat de l'intĂ©ressĂ©. Il suffit que celui-ci ait Ă©tĂ© averti, dans des conditions dĂ©terminĂ©es par voie rĂ©glementaire, et ne s'y soit pas opposĂ© dans un dĂ©lai de quinze jours Ă compter de la date Ă laquelle l'organisation syndicale lui a notifiĂ© son intention. L'intĂ©ressĂ© peut toujours intervenir Ă l'instance engagĂ©e par le syndicat et y mettre un terme Ă tout moment. Le fait de commettre le dĂ©lit de marchandage, dĂ©fini par l'article L. 8231-1, est puni d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 30 000 euros. La juridiction peut prononcer, en outre, l'interdiction de sous-traiter de la main-d'oeuvre pour une durĂ©e de deux Ă dix ans. Le fait de mĂ©connaĂźtre cette interdiction, directement ou par personne interposĂ©e, est puni d'un emprisonnement de douze mois et d'une amende de 12 000 euros. La juridiction peut Ă©galement ordonner, Ă titre de peine complĂ©mentaire, l'affichage du jugement aux frais de la personne condamnĂ©e dans les conditions prĂ©vues Ă l'article 131-35 du code pĂ©nal et son insertion, intĂ©grale ou par extraits, dans les journaux qu'elle dĂ©signe. Les personnes morales reconnues pĂ©nalement responsables, dans les conditions prĂ©vues par l'article 121-2 du code pĂ©nal, du dĂ©lit de marchandage dĂ©fini Ă l'article L. 8231-1 encourent les peines suivantes 1° L'amende dans les conditions prĂ©vues Ă l'article 131-38 du code pĂ©nal ; 2° Les peines mentionnĂ©es aux 1° Ă 5°, 8° et 9° de l'article 131-39 du mĂȘme code. L'interdiction mentionnĂ©e au 2° de l'article 131-39 porte sur l'activitĂ© dans l'exercice ou Ă l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a Ă©tĂ© commise. Le prononcĂ© de la peine complĂ©mentaire de fermeture provisoire d'Ă©tablissement mentionnĂ©e au 4° de l'article 131-39 du code pĂ©nal n'entraĂźne ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun prĂ©judice pĂ©cuniaire Ă l'encontre des salariĂ©s de l'Ă©tablissement concernĂ©. Toute opĂ©ration Ă but lucratif ayant pour objet exclusif le prĂȘt de main-d'oeuvre est interdite. Toutefois, ces dispositions ne s'appliquent pas aux opĂ©rations rĂ©alisĂ©es dans le cadre 1° Des dispositions du prĂ©sent code relatives au travail temporaire, au portage salarial aux entreprises de travail Ă temps partagĂ© et Ă l'exploitation d'une agence de mannequins lorsque celle-ci est exercĂ©e par une personne titulaire de la licence d'agence de mannequin ; 2° Des dispositions de l'article L. 222-3 du code du sport relatives aux associations ou sociĂ©tĂ©s sportives ; 3° Des dispositions des articles L. 2135-7 et L. 2135-8 du prĂ©sent code relatives Ă la mise Ă disposition des salariĂ©s auprĂšs des organisations syndicales ou des associations d'employeurs mentionnĂ©es Ă l'article L. opĂ©ration de prĂȘt de main-d'Ćuvre ne poursuit pas de but lucratif lorsque l'entreprise prĂȘteuse ne facture Ă l'entreprise utilisatrice, pendant la mise Ă disposition, que les salaires versĂ©s au salariĂ©, les charges sociales affĂ©rentes et les frais professionnels remboursĂ©s Ă l'intĂ©ressĂ© au titre de la mise Ă disposition. Les opĂ©rations de prĂȘt de main-d'oeuvre Ă but non lucratif sont autorisĂ©es. Dans ce cas, les articles L. 1251-21 Ă L. 1251-24, L. 2313-3 Ă L. 2313-5 et L. 5221-4 du prĂ©sent code ainsi que les articles L. 412-3 Ă L. 412-7 du code de la sĂ©curitĂ© sociale sont applicables. Le prĂȘt de main-d'Ćuvre Ă but non lucratif conclu entre entreprises requiert 1° L'accord du salariĂ© concernĂ© ; 2° Une convention de mise Ă disposition entre l'entreprise prĂȘteuse et l'entreprise utilisatrice qui en dĂ©finit la durĂ©e et mentionne l'identitĂ© et la qualification du salariĂ© concernĂ©, ainsi que le mode de dĂ©termination des salaires, des charges sociales et des frais professionnels qui seront facturĂ©s Ă l'entreprise utilisatrice par l'entreprise prĂȘteuse ; 3° Un avenant au contrat de travail, signĂ© par le salariĂ©, prĂ©cisant le travail confiĂ© dans l'entreprise utilisatrice, les horaires et le lieu d'exĂ©cution du travail, ainsi que les caractĂ©ristiques particuliĂšres du poste de travail. A l'issue de sa mise Ă disposition, le salariĂ© retrouve son poste de travail dans l'entreprise prĂȘteuse sans que l'Ă©volution de sa carriĂšre ou de sa rĂ©munĂ©ration ne soit affectĂ©e par la pĂ©riode de prĂȘt. Les salariĂ©s mis Ă disposition ont accĂšs aux installations et moyens de transport collectifs dont bĂ©nĂ©ficient les salariĂ©s de l'entreprise utilisatrice. Un salariĂ© ne peut ĂȘtre sanctionnĂ©, licenciĂ© ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir refusĂ© une proposition de mise Ă disposition. La mise Ă disposition ne peut affecter la protection dont jouit un salariĂ© en vertu d'un mandat reprĂ©sentatif. Pendant la pĂ©riode de prĂȘt de main-d'Ćuvre, le contrat de travail qui lie le salariĂ© Ă l'entreprise prĂȘteuse n'est ni rompu ni suspendu. Le salariĂ© continue d'appartenir au personnel de l'entreprise prĂȘteuse ; il conserve le bĂ©nĂ©fice de l'ensemble des dispositions conventionnelles dont il aurait bĂ©nĂ©ficiĂ© s'il avait exĂ©cutĂ© son travail dans l'entreprise prĂȘteuse. Le comitĂ© d'entreprise ou, Ă dĂ©faut, les dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel de l'entreprise prĂȘteuse sont consultĂ©s prĂ©alablement Ă la mise en Ćuvre d'un prĂȘt de main-d'Ćuvre et informĂ©s des diffĂ©rentes conventions signĂ©es. Le comitĂ© d'hygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail de l'entreprise prĂȘteuse est informĂ© lorsque le poste occupĂ© dans l'entreprise utilisatrice par le salariĂ© mis Ă disposition figure sur la liste de ceux prĂ©sentant des risques particuliers pour la santĂ© ou la sĂ©curitĂ© des salariĂ©s mentionnĂ©e au second alinĂ©a de l'article L. 4154-2. Le comitĂ© d'entreprise et le comitĂ© d'hygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail ou, Ă dĂ©faut, les dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel de l'entreprise utilisatrice sont informĂ©s et consultĂ©s prĂ©alablement Ă l'accueil de salariĂ©s mis Ă la disposition de celle-ci dans le cadre de prĂȘts de main-d'Ćuvre. L'entreprise prĂȘteuse et le salariĂ© peuvent convenir que le prĂȘt de main-d'Ćuvre est soumis Ă une pĂ©riode probatoire au cours de laquelle il peut y ĂȘtre mis fin Ă la demande de l'une des parties. Cette pĂ©riode probatoire est obligatoire lorsque le prĂȘt de main-d'Ćuvre entraĂźne la modification d'un Ă©lĂ©ment essentiel du contrat de travail. La cessation du prĂȘt de main-d'Ćuvre Ă l'initiative de l'une des parties avant la fin de la pĂ©riode probatoire ne peut, sauf faute grave du salariĂ©, constituer un motif de sanction ou de licenciement. Les organisations syndicales reprĂ©sentatives peuvent exercer en justice toutes les actions rĂ©sultant des dispositions du prĂ©sent titre en faveur d'un salariĂ© sans avoir Ă justifier d'un mandat de l'intĂ©ressĂ©. Il suffit que celui-ci ait Ă©tĂ© averti, dans des conditions dĂ©terminĂ©es par voie rĂ©glementaire, et ne s'y soit pas opposĂ© dans un dĂ©lai de quinze jours Ă compter de la date Ă laquelle l'organisation syndicale lui a notifiĂ© son intention. L'intĂ©ressĂ© peut toujours intervenir Ă l'instance engagĂ©e par le syndicat et y mettre un terme Ă tout moment. Le fait de procĂ©der Ă une opĂ©ration de prĂȘt illicite de main-d'oeuvre en mĂ©connaissance des dispositions de l'article L. 8241-1, est puni d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 30 000 euros. La juridiction peut prononcer, en outre, l'interdiction de sous-traiter de la main-d'oeuvre pour une durĂ©e de deux Ă dix ans. Le fait de mĂ©connaĂźtre cette interdiction, directement ou par personne interposĂ©e, est puni d'un emprisonnement de douze mois et d'une amende de 12 000 euros. Dans tous les cas, la juridiction peut ordonner, aux frais de la personne condamnĂ©e, l'affichage du jugement aux portes des Ă©tablissements de l'entreprise et sa publication dans les journaux qu'elle dĂ©signe. Les personnes morales reconnues pĂ©nalement responsables, dans les conditions prĂ©vues par l'article 121-2 du code pĂ©nal, du dĂ©lit de prĂȘt illicite de main-d'oeuvre prĂ©vu par l'article L. 8241-1 encourent les peines suivantes 1° L'amende dans les conditions prĂ©vues Ă l'article 131-38 du code pĂ©nal ; 2° Les peines mentionnĂ©es aux 1° Ă 5°, 8° et 9° de l'article 131-39 du mĂȘme code. L'interdiction mentionnĂ©e au 2° de l'article 131-39 porte sur l'activitĂ© dans l'exercice ou Ă l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a Ă©tĂ© commise. Le prononcĂ© de la peine complĂ©mentaire de fermeture provisoire d'Ă©tablissement mentionnĂ©e au 4° de l'article 131-39 du code pĂ©nal n'entraĂźne ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun prĂ©judice pĂ©cuniaire Ă l'encontre des salariĂ©s de l'Ă©tablissement concernĂ©. Nul ne peut, directement ou indirectement, embaucher, conserver Ă son service ou employer pour quelque durĂ©e que ce soit un Ă©tranger non muni du titre l'autorisant Ă exercer une activitĂ© salariĂ©e en France. Il est Ă©galement interdit Ă toute personne d'engager ou de conserver Ă son service un Ă©tranger dans une catĂ©gorie professionnelle, une profession ou une zone gĂ©ographique autres que celles qui sont mentionnĂ©es, le cas Ă©chĂ©ant, sur le titre prĂ©vu au premier alinĂ©a. Nul ne peut, directement ou indirectement, recourir sciemment aux services d'un employeur d'un Ă©tranger sans titre. Le salariĂ© Ă©tranger employĂ© en mĂ©connaissance des dispositions du premier alinĂ©a de l'article L. 8251-1 est assimilĂ©, Ă compter de la date de son embauche, Ă un salariĂ© rĂ©guliĂšrement engagĂ© au regard des obligations de l'employeur dĂ©finies par le prĂ©sent code 1° Pour l'application des dispositions relatives aux pĂ©riodes d'interdiction d'emploi prĂ©natal et postnatal et Ă l'allaitement, prĂ©vues aux articles L. 1225-29 Ă L. 1225-33 ;2° Pour l'application des dispositions relatives Ă la durĂ©e du travail, au repos et aux congĂ©s prĂ©vues au livre Ier de la troisiĂšme partie ;3° Pour l'application des dispositions relatives Ă la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail prĂ©vues Ă la quatriĂšme partie ;4° Pour la prise en compte de l'anciennetĂ© dans l' en va de mĂȘme pour les articles L. 713-1 et suivants du code rural et de la pĂȘche maritime pour les professions agricoles. Le salariĂ© Ă©tranger a droit au titre de la pĂ©riode d'emploi illicite 1° Au paiement du salaire et des accessoires de celui-ci, conformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales , conventionnelles et aux stipulations contractuelles applicables Ă son emploi, dĂ©duction faite des sommes antĂ©rieurement perçues au titre de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e. A dĂ©faut de preuve contraire, les sommes dues au salariĂ© correspondent Ă une relation de travail prĂ©sumĂ©e d'une durĂ©e de trois mois. Le salariĂ© peut apporter par tous moyens la preuve du travail effectuĂ© ; 2° En cas de rupture de la relation de travail, Ă une indemnitĂ© forfaitaire Ă©gale Ă trois mois de salaire, Ă moins que l'application des rĂšgles figurant aux articles L. 1234-5, L. 1234-9, L. 1243-4 et L. 1243-8 ou des stipulations contractuelles correspondantes ne conduise Ă une solution plus favorable. 3° Le cas Ă©chĂ©ant, Ă la prise en charge par l'employeur de tous les frais d'envoi des rĂ©munĂ©rations impayĂ©es vers le pays dans lequel il est parti volontairement ou a Ă©tĂ© l'Ă©tranger employĂ© sans titre l'a Ă©tĂ© dans le cadre d'un travail dissimulĂ©, il bĂ©nĂ©ficie soit des dispositions de l'article L. 8223-1, soit des dispositions du prĂ©sent chapitre si celles-ci lui sont plus conseil de prud'hommes saisi peut ordonner par provision le versement de l'indemnitĂ© forfaitaire prĂ©vue au 2°. Ces dispositions ne font pas obstacle au droit du salariĂ© de demander en justice une indemnisation supplĂ©mentaire s'il est en mesure d'Ă©tablir l'existence d'un prĂ©judice non rĂ©parĂ© au titre de ces dispositions. Le salariĂ© Ă©tranger mentionnĂ© Ă l'article L. 8252-1 bĂ©nĂ©ficie des dispositions du chapitre III du titre V du livre II de la troisiĂšme partie relatives aux assurances et privilĂšges de salaire pour les sommes qui lui sont dues en application de cet article. Les sommes dues Ă l'Ă©tranger sans titre, dans les cas prĂ©vus aux 1° Ă 3° de l'article L. 8252-2, lui sont versĂ©es par l'employeur dans un dĂ©lai de trente jours Ă compter de la constatation de l'infraction. Lorsque l'Ă©tranger est placĂ© en rĂ©tention administrative en application de l'article L. 551-1 du code de l'entrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit d'asile ou assignĂ© Ă rĂ©sidence en application de l'article L. 561-2 du mĂȘme code ou lorsqu'il n'est plus sur le territoire national, ces sommes sont dĂ©posĂ©es sous le mĂȘme dĂ©lai auprĂšs d'un organisme dĂ©signĂ© Ă cet effet, puis reversĂ©es Ă l'Ă©tranger. Lorsque l'employeur ne s'acquitte pas des obligations mentionnĂ©es au premier alinĂ©a, l'organisme recouvre les sommes dues pour le compte de l'Ă©tranger. Les modalitĂ©s d'application des dispositions relatives Ă la consignation, au recouvrement et au reversement des sommes dues Ă l'Ă©tranger sans titre ainsi que les modalitĂ©s d'information de celui-ci sur ses droits sont prĂ©cisĂ©es par dĂ©cret en Conseil d'Etat. Sans prĂ©judice des poursuites judiciaires pouvant ĂȘtre intentĂ©es Ă son encontre, l'employeur qui a employĂ© un travailleur Ă©tranger en mĂ©connaissance des dispositions du premier alinĂ©a de l'article L. 8251-1 acquitte une contribution spĂ©ciale. Le montant de cette contribution spĂ©ciale est dĂ©terminĂ© dans des conditions fixĂ©es par dĂ©cret en Conseil d'Etat et est au moins Ă©gal Ă 5 000 fois le taux horaire du minimum garanti prĂ©vu Ă l'article L. 3231-12 et, en cas de rĂ©itĂ©ration, Ă 25 000 fois ce mĂȘme taux. L'Office français de l'immigration et de l'intĂ©gration est chargĂ© de constater et de liquider cette contribution. Elle est recouvrĂ©e par l'Etat comme en matiĂšre de crĂ©ances Ă©trangĂšres Ă l'impĂŽt et au domaine. Les sommes recouvrĂ©es par l'Etat pour le compte de l'Office français de l'immigration et de l'intĂ©gration lui sont reversĂ©es dans la limite du plafond fixĂ© au I de l'article 46 de la loi n° 2011-1977 du 28 dĂ©cembre 2011 de finances pour 2012. L'Etat prĂ©lĂšve 4 % des sommes reversĂ©es au titre des frais de recouvrement. Le paiement de la contribution spĂ©ciale est garanti par un privilĂšge sur les biens meubles et effets mobiliers des redevables, oĂč qu'ils se trouvent, au mĂȘme rang que celui dont bĂ©nĂ©ficie le TrĂ©sor en application de l'article 1920 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts. Les crĂ©ances privilĂ©giĂ©es en application de l'article L. 8253-2 dues par un commerçant, un artisan ou une personne morale de droit privĂ© mĂȘme non commerçante, sont inscrites Ă un registre public, dans le dĂ©lai de six mois suivant leur date limite de paiement. L'inscription conserve le privilĂšge pendant deux annĂ©es et six mois Ă compter du jour oĂč elle est effectuĂ©e. Elle ne peut ĂȘtre renouvelĂ©e. En cas de procĂ©dure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire du redevable ou d'un tiers tenu lĂ©galement au paiement de la contribution spĂ©ciale, le privilĂšge dont l'inscription n'a pas Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement requise Ă l'encontre du redevable ne peut plus ĂȘtre exercĂ© pour les crĂ©ances qui Ă©taient soumises Ă titre obligatoire Ă cette inscription. Les frais de poursuite dus par le redevable Ă la date du jugement d'ouverture ne sont pas dus. L'inscription d'une crĂ©ance privilĂ©giĂ©e en application de l'article L. 8253-2 peut faire l'objet Ă tout moment d'une radiation totale ou partielle. Un dĂ©cret en Conseil d'Etat dĂ©termine les modalitĂ©s d'application du prĂ©sent chapitre. Toute personne vĂ©rifie, lors de la conclusion d'un contrat dont l'objet porte sur une obligation d'un montant minimum en vue de l'exĂ©cution d'un travail, de la fourniture d'une prestation de services ou de l'accomplissement d'un acte de commerce et pĂ©riodiquement jusqu'Ă la fin de l'exĂ©cution de ce contrat, que son cocontractant s'acquitte de ses obligations au regard des dispositions du premier alinĂ©a de l'article L. 8251-1. La personne qui mĂ©connaĂźt l'article L. 8254-1 est tenue solidairement avec son cocontractant, sans prĂ©judice de l'application des articles L. 8222-1 Ă L. 8222-6, au paiement 1° Du salaire et des accessoires de celui-ci dus Ă l'Ă©tranger sans titre, conformĂ©ment au 1° de l'article L. 8252-2 ; 2° Des indemnitĂ©s versĂ©es au titre de la rupture de la relation de travail, en application soit du 2° de l'article L. 8252-2, soit des articles L. 1234-5L. 1234-5, L. 1234-9L. 1234-9, L. 1243-4 et L. 1243-8 ou des stipulations contractuelles, lorsque celles-ci conduisent Ă une solution plus favorable pour le salariĂ© ; 3° De tous les frais d'envoi des rĂ©munĂ©rations impayĂ©es vers le pays dans lequel l'Ă©tranger est parti volontairement ou a Ă©tĂ© reconduit, mentionnĂ©s au 3° de l'article L. 8252-2 ; 4° De la contribution spĂ©ciale prĂ©vue Ă l'article L. 8253-1 du prĂ©sent code et de la contribution forfaitaire prĂ©vue Ă l'article L. 626-1 du code de l'entrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit d'asile. Toute personne mentionnĂ©e Ă l'article L. 8254-1, informĂ©e par Ă©crit par un agent mentionnĂ© Ă l'article L. 8271-1-2, par un syndicat de salariĂ©s, un syndicat ou une association professionnels d'employeurs ou une institution reprĂ©sentative du personnel que son cocontractant ou un sous-traitant direct ou indirect de ce dernier emploie un Ă©tranger sans titre enjoint aussitĂŽt Ă son cocontractant de faire cesser cette situation. L'employeur mis ainsi en demeure informe la personne mentionnĂ©e au premier alinĂ©a des suites donnĂ©es Ă l'injonction. Si celle-ci n'est pas suivie d'effet, la personne mentionnĂ©e au premier alinĂ©a peut rĂ©silier le contrat aux frais et risques du cocontractant. La personne qui mĂ©connaĂźt le premier alinĂ©a ainsi que son cocontractant sont tenus, solidairement avec le sous-traitant employant l'Ă©tranger sans titre, au paiement des rĂ©munĂ©rations et charges, contributions et frais mentionnĂ©s Ă l'article L. 8254-2. Toute personne condamnĂ©e en vertu de l'article L. 8256-2 pour avoir recouru sciemment aux services d'un employeur d'un Ă©tranger sans titre est tenue solidairement avec cet employeur au paiement des rĂ©munĂ©rations et charges, contributions et frais mentionnĂ©s aux 1° Ă 4° de l'article L. 8254-2. Le particulier qui conclut pour son usage personnel, celui de son conjoint, partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ©, concubin, de ses ascendants ou descendants un contrat dont l'objet porte sur une obligation d'un montant minimum est soumis aux dispositions des articles L. 8254-1 et L. 8254-2, lors de la conclusion de ce contrat. Les modalitĂ©s selon lesquelles sont opĂ©rĂ©es les vĂ©rifications imposĂ©es par le prĂ©sent chapitre ainsi que la rĂ©partition de la charge de la contribution en cas de pluralitĂ© de cocontractants sont prĂ©cisĂ©es par dĂ©cret. Les organisations syndicales reprĂ©sentatives peuvent exercer en justice les actions nĂ©es en faveur des salariĂ©s Ă©trangers en vertu des dispositions des articles L. 8252-1 et L. 8252-2, sans avoir Ă justifier d'un mandat de l'intĂ©ressĂ©, Ă condition que celui-ci n'ait pas dĂ©clarĂ© s'y opposer. L'intĂ©ressĂ© peut toujours intervenir Ă l'instance engagĂ©e par le syndicat. Le fait de se rendre coupable de fraude ou de fausse dĂ©claration pour obtenir, faire obtenir ou tenter de faire obtenir Ă un Ă©tranger le titre mentionnĂ© Ă l'article L. 8251-1 est puni d'un emprisonnement d'un an et d'une amende de 3 000 euros. Le fait pour toute personne, directement ou par personne interposĂ©e, d'embaucher, de conserver Ă son service ou d'employer pour quelque durĂ©e que ce soit un Ă©tranger non muni du titre l'autorisant Ă exercer une activitĂ© salariĂ©e en France, en mĂ©connaissance des dispositions du premier alinĂ©a de l'article L. 8251-1, est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 15 000 euros. Le fait de recourir sciemment, directement ou indirectement, aux services d'un employeur d'un Ă©tranger sans titre est puni des mĂȘmes peines. Ces peines sont portĂ©es Ă un emprisonnement de dix ans et une amende de 100 000 euros lorsque l'infraction est commise en bande organisĂ©e. Le premier alinĂ©a n'est pas applicable Ă l'employeur qui, sur la base d'un titre frauduleux ou prĂ©sentĂ© frauduleusement par un Ă©tranger salariĂ©, a procĂ©dĂ© sans intention de participer Ă la fraude et sans connaissance de celle-ci Ă la dĂ©claration auprĂšs des organismes de sĂ©curitĂ© sociale prĂ©vue Ă l'article L. 1221-10, Ă la dĂ©claration unique d'embauche et Ă la vĂ©rification auprĂšs des administrations territorialement compĂ©tentes du titre autorisant cet Ă©tranger Ă exercer une activitĂ© salariĂ©e en France. L'amende est appliquĂ©e autant de fois qu'il y a d'Ă©trangers concernĂ©s. Les personnes physiques coupables des infractions prĂ©vues Ă l'article L. 8256-2 encourent les peines complĂ©mentaires suivantes 1° L'interdiction, pour une durĂ©e de cinq ans au plus, d'exercer directement ou par personne interposĂ©e l'activitĂ© professionnelle dans l'exercice ou Ă l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a Ă©tĂ© commise, selon les modalitĂ©s prĂ©vues par l'article 131-27 du code pĂ©nal ; 2° L'exclusion des marchĂ©s publics pour une durĂ©e de cinq ans au plus ; 3° La confiscation des objets ayant servi, directement ou indirectement, Ă commettre l'infraction ou qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s Ă cette occasion, Ă quelque personne qu'ils appartiennent dĂšs lors que leur propriĂ©taire ne pouvait en ignorer l'utilisation frauduleuse, ainsi que des objets qui sont le produit de l'infraction et qui appartiennent au condamnĂ© ; 4° L'affichage ou la diffusion de la dĂ©cision prononcĂ©e, dans les conditions prĂ©vues par l'article 131-35 du code pĂ©nal ; 5° L'interdiction, suivant les modalitĂ©s prĂ©vues par l'article 131-26 du code pĂ©nal, des droits civiques, civils et de la famille ; 6° L'interdiction de sĂ©jour pour une durĂ©e de cinq ans au plus. Les personnes physiques coupables des infractions prĂ©vues Ă l'article L. 8256-2 encourent la peine complĂ©mentaire de fermeture des locaux ou Ă©tablissements tenus ou exploitĂ©s par elles et ayant servi Ă commettre les faits incriminĂ©s. Les personnes physiques condamnĂ©es au titre de l'infraction prĂ©vue au deuxiĂšme alinĂ©a de l'article L. 8256-2 encourent la peine complĂ©mentaire de confiscation de tout ou partie de leurs biens, quelle qu'en soit la nature. L'interdiction du territoire français peut ĂȘtre prononcĂ©e, dans les conditions prĂ©vues par les articles 131-30 Ă 131-30-2 du code pĂ©nal, pour une durĂ©e de dix ans au plus ou Ă titre dĂ©finitif Ă l'encontre de tout Ă©tranger coupable des infractions dĂ©finies Ă l'article L. 8256-2. Les personnes morales reconnues pĂ©nalement responsables, dans les conditions prĂ©vues par l'article 121-2 du code pĂ©nal, des infractions prĂ©vues au prĂ©sent chapitre, Ă l'exception de l'article L. 8256-1, encourent 1° L'amende, dans les conditions prĂ©vues Ă l'article 131-38 du code pĂ©nal ; 2° Les peines mentionnĂ©es aux 1° Ă 5°, 8° et 9° de l'article 131-39 du mĂȘme code. L'interdiction mentionnĂ©e au 2° de l'article 131-39 porte sur l'activitĂ© dans l'exercice ou Ă l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a Ă©tĂ© commise. Le prononcĂ© de la peine complĂ©mentaire de fermeture provisoire d'Ă©tablissement mentionnĂ©e au 4° de l'article 131-39 du code pĂ©nal n'entraĂźne ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun prĂ©judice pĂ©cuniaire Ă l'encontre des salariĂ©s de l'Ă©tablissement concernĂ©. Les personnes morales condamnĂ©es au titre de l'infraction prĂ©vue au troisiĂšme alinĂ©a de l'article L. 8256-2 encourent la peine complĂ©mentaire de confiscation de tout ou partie de leurs biens, quelle qu'en soit la nature. Aucun salariĂ© ne peut accomplir des travaux rĂ©munĂ©rĂ©s au-delĂ de la durĂ©e maximale du travail, telle qu'elle ressort des dispositions lĂ©gales de sa profession. Nul ne peut recourir aux services d'une personne qui mĂ©connaĂźt les dispositions de la prĂ©sente section. Sont exclus des interdictions prĂ©vues Ă l'article L. 8261-1 1° Les travaux d'ordre scientifique, littĂ©raire ou artistique et les concours apportĂ©s aux oeuvres d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, notamment d'enseignement, d'Ă©ducation ou de bienfaisance ; 2° Les travaux accomplis pour son propre compte ou Ă titre gratuit sous forme d'une entraide bĂ©nĂ©vole ; 3° Les petits travaux mĂ©nagers accomplis chez des particuliers pour leurs besoins personnels ; 4° Les travaux d'extrĂȘme urgence dont l'exĂ©cution immĂ©diate est nĂ©cessaire pour prĂ©venir des accidents imminents ou organiser des mesures de sauvetage. Les infractions constitutives de travail illĂ©gal mentionnĂ©es Ă l'article L. 8211-1 sont recherchĂ©es et constatĂ©es par les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 dans la limite de leurs compĂ©tences respectives en matiĂšre de travail illĂ©gal. Les infractions au premier alinĂ©a de l'article 3 de la loi n° 75-1334 du 31 dĂ©cembre 1975 relative Ă la sous-traitance sont constatĂ©es par les agents mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2. Ces infractions sont punies d'une amende de 7 500 âŹ. Les agents de contrĂŽle compĂ©tents en application de l'article L. 8271-1 sont 1° Les inspecteurs et les contrĂŽleurs du travail ; 2° Les officiers et agents de police judiciaire ; 3° Les agents des impĂŽts et des douanes ; 4° Les agents des organismes de sĂ©curitĂ© sociale et des caisses de mutualitĂ© sociale agricole agréés Ă cet effet et assermentĂ©s ; 5° Les officiers et les agents assermentĂ©s des affaires maritimes ; 6° Les fonctionnaires des corps techniques de l'aviation civile commissionnĂ©s Ă cet effet et assermentĂ©s ; 7° Les fonctionnaires ou agents de l'Etat chargĂ©s du contrĂŽle des transports terrestres ; 8° Les agents de l'institution mentionnĂ©e Ă l'article L. 5312-1, chargĂ©s de la prĂ©vention des fraudes, agréés et assermentĂ©s Ă cet effet. Pour la mise en Ćuvre des articles L. 8272-1 Ă L. 8272-4, le reprĂ©sentant de l'Etat dans le dĂ©partement reçoit copie des procĂšs-verbaux relevant les infractions constitutives de travail illĂ©gal constatĂ©es par les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2. Les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 se communiquent rĂ©ciproquement tous renseignements et tous documents utiles Ă l'accomplissement de leur mission de lutte contre le travail agents de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes sont habilitĂ©s Ă leur transmettre tous renseignements et documents nĂ©cessaires Ă cette mission. Lorsqu'ils ne relĂšvent pas des services de la police ou de la gendarmerie nationales, les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 peuvent solliciter des interprĂštes assermentĂ©s inscrits sur l'une des listes prĂ©vues Ă l'article 157 du code de procĂ©dure pĂ©nale, pour le contrĂŽle de la rĂ©glementation sur la main-d'oeuvre Ă©trangĂšre et le dĂ©tachement transnational de travailleurs. Les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 transmettent, sur demande Ă©crite, aux agents du Centre national du cinĂ©ma et de l'image animĂ©e, des directions rĂ©gionales des affaires culturelles, de l'institution mentionnĂ©e Ă l'article L. 5312-1, de l'organisme gestionnaire du rĂ©gime d'assurance chĂŽmage et des collectivitĂ©s territoriales tous renseignements et tous documents nĂ©cessaires Ă l'apprĂ©ciation des droits ou Ă l'exĂ©cution d'obligations qui entrent dans le champ de leurs compĂ©tences respectives. Ils disposent, dans l'exercice de leur mission de lutte contre le travail illĂ©gal, d'un droit de communication sur tous renseignements et documents nĂ©cessaires auprĂšs de ces services. Les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 peuvent, sur demande Ă©crite, obtenir des organismes chargĂ©s d'un rĂ©gime de protection sociale ou des caisses assurant le service des congĂ©s payĂ©s mentionnĂ©es au livre Ier de la troisiĂšme partie tous renseignements ou tous documents utiles Ă l'accomplissement de leurs missions en matiĂšre de travail transmettent Ă ces organismes, qui doivent en faire la demande par Ă©crit, tous renseignements et tous documents permettant Ă ces derniers de recouvrer les sommes impayĂ©es ou d'obtenir le remboursement de sommes indĂ»ment versĂ©es. Les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2, ainsi que les autoritĂ©s chargĂ©es de la coordination de leurs actions, peuvent Ă©changer tous renseignements et tous documents nĂ©cessaires Ă l'accomplissement de leur mission de lutte contre le travail illĂ©gal avec les agents investis des mĂȘmes compĂ©tences et les autoritĂ©s chargĂ©es de la coordination de leurs actions dans les Etats des accords sont conclus avec les autoritĂ©s de ces Etats, ils prĂ©voient les modalitĂ©s de mise en oeuvre de ces Ă©changes. Les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 sont habilitĂ©s Ă entendre, en quelque lieu que ce soit et avec son consentement, tout employeur ou son reprĂ©sentant et toute personne rĂ©munĂ©rĂ©e, ayant Ă©tĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e ou prĂ©sumĂ©e ĂȘtre ou avoir Ă©tĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e par l'employeur ou par un travailleur indĂ©pendant, afin de connaĂźtre la nature des activitĂ©s de cette personne, ses conditions d'emploi et le montant des rĂ©munĂ©rations s'y rapportant, y compris les avantages en nature. De mĂȘme, ils peuvent entendre toute personne susceptible de fournir des informations utiles Ă l'accomplissement de leur mission de lutte contre le travail illĂ©gal. Ces auditions peuvent faire l'objet d'un procĂšs-verbal signĂ© des agents mentionnĂ©s au premier alinĂ©a et des personnes entendues. Ces agents sont en outre habilitĂ©s Ă demander aux employeurs, aux travailleurs indĂ©pendants, aux personnes employĂ©es dans l'entreprise ou sur le lieu de travail ainsi qu'Ă toute personne dont ils recueillent les dĂ©clarations dans l'exercice de leur mission de justifier de leur identitĂ© et de leur adresse. Pour la recherche et la constatation des infractions constitutives de travail illĂ©gal, les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 peuvent se faire prĂ©senter et obtenir copie immĂ©diate des documents justifiant du respect des dispositions du prĂ©sent livre. Les infractions aux interdictions du travail dissimulĂ© prĂ©vues Ă l'article L. 8221-1 sont recherchĂ©es par les agents mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2. Les infractions aux interdictions du travail dissimulĂ© sont constatĂ©es au moyen de procĂšs-verbaux qui font foi jusqu'Ă preuve du contraire. Ces procĂšs-verbaux sont transmis directement au procureur de la RĂ©publique. Les agents de contrĂŽle mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-1-2 communiquent leurs procĂšs-verbaux de travail dissimulĂ© aux organismes de recouvrement mentionnĂ©s aux articles L. 213-1 et L. 752-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale et Ă l' article L. 723-3 du code rural et de la pĂȘche maritime, qui procĂšdent Ă la mise en recouvrement des cotisations et contributions qui leur sont dues sur la base des informations contenues dans lesdits procĂšs-verbaux. Pour la recherche et la constatation des infractions aux interdictions du travail dissimulĂ©, les agents de contrĂŽle peuvent se faire prĂ©senter et obtenir copie immĂ©diate des documents suivants, quels que soient leur forme et leur support 1° Les documents justifiant que l'immatriculation, les dĂ©clarations et les formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 ont Ă©tĂ© effectuĂ©es ainsi que ceux relatifs Ă l'autorisation d'exercice de la profession ou Ă l'agrĂ©ment lorsqu'une disposition particuliĂšre l'a prĂ©vu ; 2° Les documents justifiant que l'entreprise a vĂ©rifiĂ©, conformĂ©ment aux dispositions des articles L. 8222-1 ou L. 8222-4, que son ou ses cocontractants ont accompli les formalitĂ©s mentionnĂ©es aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 ou des rĂ©glementations d'effet Ă©quivalent de leur pays d'origine ; 3° Les devis, les bons de commande ou de travaux, les factures et les contrats ou documents commerciaux relatifs aux prestations exĂ©cutĂ©es en mĂ©connaissance des dispositions de l'article L. 8221-1. Les agents de contrĂŽle peuvent, sur demande Ă©crite, obtenir des services prĂ©fectoraux tous renseignements ou tous documents relatifs Ă l'autorisation d'exercice ou Ă l'agrĂ©ment d'une profession rĂ©glementĂ©e. Les agents de contrĂŽle sont habilitĂ©s, lorsque le siĂšge de l'entreprise est domiciliĂ© dans des locaux occupĂ©s en commun en application de l'article L. 123-10 du code de commerce rĂ©primant certaines infractions en matiĂšre de registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, Ă se faire communiquer par l'entreprise domiciliataire tous les documents dĂ©tenus dans ses locaux nĂ©cessaires Ă l'accomplissement de leur mission de lutte contre le travail dissimulĂ©. Dans le cadre des enquĂȘtes prĂ©liminaires diligentĂ©es pour la recherche et la constatation des infractions aux interdictions de travail dissimulĂ©, les officiers de police judiciaire assistĂ©s, le cas Ă©chĂ©ant, des agents de police judiciaire, peuvent, sur ordonnance du prĂ©sident du tribunal de grande instance dans le ressort duquel sont situĂ©s les lieux Ă visiter ou d'un juge dĂ©lĂ©guĂ© par lui, rendue sur rĂ©quisitions du procureur de la RĂ©publique, procĂ©der Ă des visites domiciliaires, perquisitions et saisies de piĂšces Ă conviction dans les lieux de travail relevant des articles L. 4111-1 du prĂ©sent code et L. 722-1 du code rural et de la pĂȘche maritime, y compris dans ceux n'abritant pas de salariĂ©s, mĂȘme lorsqu'il s'agit de locaux juge vĂ©rifie que la demande d'autorisation qui lui est soumise est fondĂ©e sur des Ă©lĂ©ments de fait laissant prĂ©sumer l'existence des infractions dont la preuve est dispositions ne dĂ©rogent pas aux rĂšgles de droit commun relatives Ă la constatation des infractions par les officiers et agents de police judiciaire. Outre les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail, les agents et officiers de police judiciaire, les agents des impĂŽts et des douanes sont compĂ©tents pour rechercher et constater, au moyen de procĂšs-verbaux transmis directement au procureur de la RĂ©publique, les infractions aux dispositions de l'article L. 8231-1 relatives Ă l'interdiction du marchandage. Dans le cadre de leur mission de lutte contre le marchandage, les agents mentionnĂ©s Ă l'article L. 8271-14 peuvent se faire prĂ©senter les devis, les bons de commande ou de travaux, les factures et les contrats ou documents commerciaux relatifs aux opĂ©rations de marchandage. Dans le cadre de leur mission de lutte contre le prĂȘt illicite de main-d'oeuvre, les agents mentionnĂ©s Ă l'article L. 8112-1 peuvent se faire prĂ©senter les devis, les bons de commande ou de travaux, les factures et les contrats ou documents commerciaux relatifs aux opĂ©rations de prĂȘt illicite de main-d'oeuvre. Outre les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail, les agents et officiers de police judiciaire, les agents de la direction gĂ©nĂ©rale des douanes sont compĂ©tents pour rechercher et constater, au moyen de procĂšs-verbaux transmis directement au procureur de la RĂ©publique, les infractions aux dispositions de l'article L. 8251-1 relatif Ă l'emploi d'un Ă©tranger sans titre de travail et de l'article L. 8251-2 interdisant le recours aux services d'un employeur d'un Ă©tranger sans titre. Afin de permettre la liquidation de la contribution spĂ©ciale mentionnĂ©e Ă l'article L. 8253-1 du prĂ©sent code et de la contribution forfaitaire mentionnĂ©e Ă l'article L. 626-1 du code de l'entrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit d'asile, le directeur gĂ©nĂ©ral de l'Office français de l'immigration et de l'intĂ©gration reçoit des agents mentionnĂ©s au premier alinĂ©a du prĂ©sent article une copie des procĂšs-verbaux relatifs Ă ces infractions. Les dispositions de l'article L. 8271-13 sont applicables Ă la recherche et Ă la constatation des infractions Ă l'emploi d'Ă©tranger sans titre de travail. Afin de lutter contre le travail illĂ©gal, les agents chargĂ©s de la dĂ©livrance des titres de sĂ©jour, individuellement dĂ©signĂ©s et dĂ»ment habilitĂ©s, peuvent avoir accĂšs aux traitements automatisĂ©s des autorisations de travail dans les conditions dĂ©finies par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative Ă l'informatique, aux fichiers et aux libertĂ©s. Pour les mĂȘmes motifs, les inspecteurs du travail, les contrĂŽleurs du travail et fonctionnaires assimilĂ©s, individuellement dĂ©signĂ©s et dĂ»ment habilitĂ©s, peuvent avoir accĂšs aux traitements automatisĂ©s des titres de sĂ©jour des Ă©trangers dans les conditions dĂ©finies par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 prĂ©citĂ©e. Un dĂ©cret en Conseil d'Etat dĂ©termine les conditions d'application des dispositions des articles L. 8271-7 Ă L. 8271-12. Lorsque l'autoritĂ© administrative a connaissance d'un procĂšs-verbal relevant une des infractions constitutives de travail illĂ©gal mentionnĂ©es Ă l'article L. 8211-1, elle peut, eu Ă©gard Ă la gravitĂ© des faits constatĂ©s, Ă la nature des aides sollicitĂ©es et Ă l'avantage qu'elles procurent Ă l'employeur, refuser d'accorder, pendant une durĂ©e maximale de cinq ans, certaines des aides publiques en matiĂšre d'emploi, de formation professionnelle et de culture Ă la personne ayant fait l'objet de cette verbalisation. Cette dĂ©cision de refus est prise sans prĂ©judice des poursuites judiciaires qui peuvent ĂȘtre engagĂ©es. L'autoritĂ© administrative peut Ă©galement demander, eu Ă©gard aux critĂšres mentionnĂ©s au premier alinĂ©a, le remboursement de tout ou partie des aides publiques mentionnĂ©es au premier alinĂ©a et perçues au cours des douze derniers mois prĂ©cĂ©dant l'Ă©tablissement du procĂšs-verbal. Un dĂ©cret fixe la nature des aides concernĂ©es et les modalitĂ©s de la prise de dĂ©cision relative au refus de leur attribution ou Ă leur remboursement. Lorsque l'autoritĂ© administrative a connaissance d'un procĂšs-verbal relevant une infraction prĂ©vue aux 1° Ă 4° de l'article L. 8211-1, elle peut, eu Ă©gard Ă la rĂ©pĂ©tition et Ă la gravitĂ© des faits constatĂ©s et Ă la proportion de salariĂ©s concernĂ©s, ordonner par dĂ©cision motivĂ©e la fermeture de l'Ă©tablissement ayant servi Ă commettre l'infraction, Ă titre provisoire et pour une durĂ©e ne pouvant excĂ©der trois mois. Elle en avise sans dĂ©lai le procureur de la RĂ©publique. La mesure de fermeture provisoire est levĂ©e de plein droit en cas de classement sans suite de l'affaire, d'ordonnance de non-lieu et de dĂ©cision de relaxe ou si la juridiction pĂ©nale ne prononce pas la peine complĂ©mentaire de fermeture dĂ©finitive ou pour une durĂ©e de cinq ans au plus des Ă©tablissements ou de l'un ou de plusieurs des Ă©tablissements de l'entreprise ayant servi Ă commettre les faits incriminĂ©s, mentionnĂ©e au 4° de l'article 131-39 du code pĂ©nal. La mesure de fermeture provisoire peut s'accompagner de la saisie Ă titre conservatoire du matĂ©riel professionnel des contrevenants. Les modalitĂ©s d'application du prĂ©sent article ainsi que les conditions de sa mise en Ćuvre aux chantiers du bĂątiment et des travaux publics sont fixĂ©es par dĂ©cret en Conseil d'Etat. La dĂ©cision de fermeture provisoire de l'Ă©tablissement par l'autoritĂ© administrative prise en application de l'article L. 8272-2 n'entraĂźne ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun prĂ©judice pĂ©cuniaire Ă l'encontre des salariĂ©s de l'Ă©tablissement. Lorsque l'autoritĂ© administrative a connaissance d'un procĂšs-verbal relevant une infraction prĂ©vue aux 1° Ă 4° de l'article L. 8211-1, elle peut, eu Ă©gard Ă la rĂ©pĂ©tition et Ă la gravitĂ© des faits constatĂ©s et Ă la proportion de salariĂ©s concernĂ©s, ordonner, par dĂ©cision motivĂ©e prise Ă l'encontre de la personne ayant commis l'infraction, l'exclusion des contrats administratifs mentionnĂ©s aux articles L. 551-1 et L. 551-5 du code de justice administrative, pour une durĂ©e ne pouvant excĂ©der six mois. Elle en avise sans dĂ©lai le procureur de la RĂ©publique. La mesure d'exclusion est levĂ©e de plein droit en cas de classement sans suite de l'affaire, d'ordonnance de non-lieu et de dĂ©cision de relaxe ou si la juridiction pĂ©nale ne prononce pas la peine complĂ©mentaire d'exclusion des marchĂ©s publics mentionnĂ©e au 5° de l'article 131-39 du code pĂ©nal. Les modalitĂ©s d'application du prĂ©sent article sont fixĂ©es par dĂ©cret en Conseil d'Etat. DerniĂšre mise Ă jour 4/02/2012
codeest majorĂ© de 25 % en cas de constat de l'infraction dĂ©finie aux articles L. 82213 et L. 8221 5 du code du  travail. « Les modalitĂ©s d'application du prĂ©sent article, en particulier la maniĂšre dont est assurĂ© le respect du principe du contradictoire, sont dĂ©terminĂ©es par dĂ©cret en Conseil d'Etat. » [] 2. Ordonnance n° 2018-470 du 12 juin 2018 procĂ©dant au regroupementPar un arrĂȘt du 4 mars 2020 Cass. Soc. 4 mars 2020, n° la Cour de cassation a ouvert un nouveau chapitre dans la problĂ©matique de la qualification de la relation entre travailleurs chauffeurs, livreurs⊠et plateformes en ligne servant dâintermĂ©diaires, entraĂźnant aussi des incertitudes quant Ă lâavenir de lâubĂ©risation du travail. Dans un arrĂȘt du 4 mars 2020 [1], la Chambre sociale de la Cour de cassation requalifiait en contrat de travail le lien unissant une plateforme en ligne servant dâintermĂ©diaire et un de ses chauffeurs en raison du lien de subordination les unissant. Câest dans un contexte dâincertitudes sur la nature de la relation de travail qui unissait les travailleurs dits indĂ©pendants » et les plateformes en ligne, que la Cour de cassation a rendu cette dĂ©cision attendue des acteurs du travail et observateurs du droit. Le droit social français prĂ©voit deux rĂ©gimes juridiques pour encadrer les relations de travail, le rĂ©gime salariĂ© et le rĂ©gime indĂ©pendant. Ces rĂ©gimes diffĂ©rents ont pour nature dâapporter une protection aux travailleurs a proportion de leur niveau dâautonomie dans lâexĂ©cution de leur activitĂ© professionnelle. Des critĂšres permettent Ă la jurisprudence de contrĂŽler le bien-fondĂ© de la qualification choisie par lâemployeur des relations de travail et, le cas Ă©chĂ©ant, dâordonner une requalification, comme cela a Ă©tĂ© le cas avec lâarrĂȘt du 4 mars 2020. I- Une relation salariĂ©e en cas de rĂ©union de trois critĂšres classiques. Le droit social français adopte une vision binaire de la nature des relations de travail, dâun cĂŽtĂ© le travail indĂ©pendant ; de lâautre, le travail salariĂ©. Lâarticle L. 8221-6 du Code du travail Ă©tablit une prĂ©somption de travail indĂ©pendant pour les personnes immatriculĂ©es auprĂšs de registres divers Registre du Commerce et des SociĂ©tĂ©s, RĂ©pertoire des MĂ©tiers, Registre des Agents commerciauxâŠ. Ce mĂȘme article L. 8221-6 pose la possibilitĂ© de renverser cette prĂ©somption dâindĂ©pendance si lâon rapporte la preuve que la personne fournit directement ou par une personne interposĂ©e des prestations aÌ un donneur dâordre dans des conditions qui la placent dans un lien de subordination juridique permanente aÌ lâĂ©gard de ce donneur dâordre. La jurisprudence a dĂ©fini le travail salariĂ© par trois critĂšres lâĂ©tablissement dâun contrat, le versement dâune rĂ©munĂ©ration et lâexistence dâun lien de subordination. Câest lâarrĂȘt de la Cour de cassation du 13 novembre 1996 dit SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale qui a notamment placĂ© le critĂšre du lien de subordination comme clĂ© de voĂ»te de la qualification de travail salariĂ©. En outre, la jurisprudence dĂ©duit ce lien de subordination du pouvoir de lâemployeur lorsquâil donne des directives au salariĂ©, en contrĂŽle la rĂ©alisation et en sanctionne les manquements⊠A contrario, le travail indĂ©pendant est dĂ©fini par la possibilitĂ© de se constituer une clientĂšle propre, la libertĂ© de fixer ses tarifs et la libertĂ© de fixer les conditions dâexĂ©cution de la prestation de service. Par ailleurs, et il est important de le rappeler les parties ne peuvent Ă elles seules dĂ©cider de soustraire un travailleur au statut de salariĂ©, lequel dĂ©coule des conditions dans lesquelles il accomplit son travail [2]. De mĂȘme, lâexistence dâune relation salariĂ©e ne dĂ©pend pas non plus de la dĂ©nomination qui en serait donnĂ©e dans le contrat, mais bien, encore, des conditions de fait, donc, dans lesquelles est exercĂ©e lâactivitĂ© professionnelle [3]. Cette reprĂ©sentation duale des relations de travail en droit social français conduit le juge Ă opĂ©rer un raisonnement selon une logique par dĂ©faut si les faits ne permettent pas de caractĂ©riser les critĂšres du travail indĂ©pendant, alors la relation de travail est salariĂ©e. Cette conception de la relation de travail par le droit français trouve ses limites avec lâapparition dâun nouveau phĂ©nomĂšne Ă©conomique lâubĂ©risation. II- LâubĂ©risation du travail un bouleversement du modĂšle du travail français. LâubĂ©risation, Ă prĂ©sent solidement installĂ©e dans le nouveau monde », a mĂȘme dĂ©sormais trouvĂ© place dans le Larousse, qui la dĂ©finit comme la remise en cause du modĂšle Ă©conomique dâun secteur dâactivitĂ© par lâarrivĂ©e dâun nouvel acteur proposant les mĂȘmes services Ă des prix moindres, effectuĂ©s par des indĂ©pendants plutĂŽt que des salariĂ©s, via des plateformes de rĂ©servation sur Internet ». Ainsi, lâubĂ©risation consiste en lâapparition dans les annĂ©es 2010 dâun nouvel acteur dans le milieu socio-Ă©conomique les plateformes en ligne de travail. Ces nouveaux acteurs mettent en relation des clients avec des professionnels enregistrĂ©s sous le rĂ©gime indĂ©pendant. Or, il va sans dire que ces sociĂ©tĂ©s imposent, de fait, le statut dâindĂ©pendant aux professionnels inscrits sur la plateforme. Ecartant ainsi toutes les obligations attachĂ©es au statut de salariĂ© et, ce faisant, les droits sociaux dont auraient pu jouir ces travailleurs du nouveau monde. Disons-le clairement en lâĂ©tat actuel du droit, notre arsenal juridique social apprĂ©hende bien mal le statut juridique de cette nouvelle masse de travailleurs. On peut seulement souligner le vote de la loi n° 2016-1088 du 8 aoĂ»t 2016 [4], caractĂ©risĂ©e dâailleurs par un champ dâaction fort circonscrit, introduisant une obligation pour ces plateformes en ligne de prendre en charge une partie de la protection sociale des professionnels qui leur sont affiliĂ©s. Au-delĂ de ce point, il faut bien reconnaĂźtre que le statut juridique de ces travailleurs nâest guĂšre prĂ©vu dans nos lois, nos rĂšglements ou dĂ©crets. Les Avocats, interpelĂ©s par ce vide lĂ©gislatif au cours de ces derniĂšres annĂ©es, ont initiĂ© plusieurs saisines devant les Conseils de prudâhommes territorialement compĂ©tents avec lâobjectif de voir requalifier la relation de travail de ces travailleurs en relation salariĂ©e. III- Les juges au secours des travailleurs du nouveau monde. Dans un premier temps, les juges du fond se sont montrĂ©s rĂ©ticents Ă requalifier en contrat de travail la relation unissant les plateformes en ligne Ă ces nouveaux travailleurs v. A. Fabre, Les travailleurs des plateformes sont-ils des salariĂ©s ?, Dr. social 2018, p. 547. Ce nâest quâen novembre 2018 que la Cour de cassation se prononçait pour la premiĂšre fois sur une demande de requalification en contrat de travail, de la relation unissant une plateforme en ligne Ă un indĂ©pendant », et ce, sur le fondement de lâarticle L. 8221-6 du Code du travail Cass. soc. 28 nov. 2018, n° Dans cet arrĂȘt, la Chambre sociale de la Cour de cassation a estimĂ© que la Cour dâappel nâa pas tirĂ© les conseÌquences leÌgales de ses constatations dont il reÌsultait lâexistence dâun pouvoir de direction et de controÌle de lâexeÌcution de la prestation caracteÌrisant un lien de subordination ». Pour apprĂ©cier ces circonstances de fait, rappelons que les juges du fond disposent dâun pouvoir souverain. Câest ensuite avec lâarrĂȘt rĂ©cent du 4 mars 2020 - auquel une large publicitĂ© a Ă©tĂ© donnĂ©e diffusion sur son site internet, communiquĂ© de presse en plusieurs langues [5] , reprise dans son rapport annuel des arrĂȘts essentiels - que la Cour de cassation est venue confirmer la jurisprudence Ă©tablie, requalifiant en contrat de travail la relation nouĂ©e entre les travailleurs et les plateformes en ligne, et ce, au regard tant du lien de subordination existant, que des pouvoirs de direction, de contrĂŽle et de sanction Ă disposition de ces plateformes en ligne pourvoyeuses de main dâĆuvre. Dâune part, le Premier Avocat gĂ©nĂ©ral dans son avis - suivi par la Cour de cassation dans son arrĂȘt - rappelle la place incontestable du statut de travailleur indĂ©pendant dans lâarsenal juridique français, en ce compris la prĂ©somption de non-salariat de lâarticle L. 8221-6 du Code du travail [6]. Dâautre part, en prenant cette position, la Cour de cassation entĂ©rine une vision rigoureuse de la subordination juridique consĂ©cutive dâune relation de travail salariĂ©e. Câest lĂ une dĂ©cision logique sâinscrivant dans le sillage dâune jurisprudence liant le travail salariĂ© Ă la situation de subordination. A cĂŽtĂ© de cette volontĂ© de protection de ces faux indĂ©pendants », la position de la Chambre sociale se justifie dâautant plus du point de vue de lâĂ©galitĂ© de traitement avec les sociĂ©tĂ©s disposant de travailleurs salariĂ©s ayant des charges plus importantes, des obligations de sĂ©curitĂ© et de protection sociale significatives. Ces plateformes en ligne nâayant que peu de charges fixes, elles peuvent plus aisĂ©ment facturer des prestations en-deçà des tarifs du marchĂ© et mettre alors en difficultĂ© les entreprises bĂąties sur le modĂšle social français, ainsi que le relevait lâan passĂ© un article de la Gazette du Palais du 17 septembre 2019 [7]. En dĂ©finitive, cet arrĂȘt du 4 mars 2020 ouvre la voie Ă une requalification massive en contrats de travail des travailleurs prĂ©caires liĂ©s aux plateformes en ligne... Et, ce faisant, fragilise incontestablement et durablement le modĂšle Ă©conomique de lâubĂ©risation qui avait jusquâalors acquis un dĂ©veloppement exponentiel. IV- Quel avenir pour le modĂšle français de relations de travail ? Que le droit du travail soit apprĂ©hendĂ© par les politiques publiques comme un outil pouvant influer sur la baisse du chĂŽmage et sur la relance de lâĂ©conomie nâest pas nouveau. Du Contrat PremiĂšre Embauche » [8], en passant par le Contrat Nouvelle Embauche » [9] ou encore, plus rĂ©cemment, avec les Ordonnances Macron » modifiant notamment le rĂ©gime indemnitaire du licenciement [10], les gouvernements successifs sâemploient, selon le vocable, Ă simplifier » les relations individuelles de travail, Ă les dĂ©passionner », Ă les assouplir », Ă les flexibiliser », en poursuivant constamment lâantienne bien connue dâun objectif gagnant / gagnant ». Parmi les observateurs du droit social, des voix se font parallĂšlement entendre, annonçant la fin de notre droit du travail actuel et proclamant lâavĂšnement dâun droit du travail nouveau, Ă la carte » [11] . Si la prĂ©sentation nâest pas inintĂ©ressante par la sĂ©mantique choisie et par la communication gĂ©nĂ©rale rafraichissante, on peine nĂ©anmoins Ă comprendre ce que pourrait devenir, concrĂštement, dans le statut juridique, dans les droits et les obligations de lâemployeur et du travailleur, ce droit social moderne » . On rappellera utilement quâaujourdâhui, le droit du travail français organise principalement une protection des salariĂ©s grĂące Ă la loi, grĂące au Code du travail. Or, ce systĂšme, rĂ©guliĂšrement objet de critiques, fait progressivement la part belle Ă la nĂ©gociation collective loi du 4 mai 2004, loi du 20 aoĂ»t 2008, loi du 08 aoĂ»t 2016⊠[12], permettant une organisation conventionnelle des rĂšgles encadrant les relations de travail. Pour illustration, depuis lâentrĂ©e en vigueur de la loi Travail » du 08 aoĂ»t 2016, une convention de branche en matiĂšre de temps de travail, de congĂ©s payĂ©s, de taux de majoration des heures supplĂ©mentaires⊠devient supplĂ©tive par rapport Ă un accord dâentreprise. Câest dans ce contexte quâil convient dâautant plus de garder Ă lâesprit que les travailleurs de ces plateformes en ligne sont, pour une trĂšs large part, des personnes en fragilitĂ© Ă©conomique ayant besoin de travailler pour subvenir aux nĂ©cessitĂ©s de la vie et dont lâemploi de livreur, ou de chauffeur constitue leur activitĂ© professionnelle principale. Priver ces travailleurs des droits sociaux les plus Ă©lĂ©mentaires une rĂ©munĂ©ration constante, un temps de travail encadrĂ©, une assurance-maladie, un rĂ©gime dâindemnisation-chĂŽmage⊠pour mieux sĂ©curiser le dĂ©veloppement de ces start-ups en ligne servant dâintermĂ©diaires, apparaĂźtrait donc particuliĂšrement injuste socialement, et incongru juridiquement. Ainsi, lâidĂ©e selon laquelle il conviendrait dâorienter le modĂšle français vers un droit social moderne », au-delĂ du flou de cette antienne bien connue, est en rĂ©alitĂ© sans nul doute une idĂ©e hĂ©ritĂ©e de lâancien monde », Ă lâexact opposĂ© de lâidĂ©e de modernitĂ© Ă laquelle elle rattache - Ă dessein - sa pertinence. Et si la modernitĂ© passait par oublier un peu la modification rĂ©guliĂšre du droit du travail au profit de mesures incitatives fortes pour les entreprises qui, grĂące Ă leur innovation, concluraient des contrats de travail Ă temps complet, par leur recherche dâune diversification dans les missions confiĂ©es aux travailleurs telle pĂ©riode du planning des tĂąches de livraison, telle autre pĂ©riode des missions sur le dĂ©veloppement de lâappli ou de la plateforme en ligne pour les livreurs geeks », telle autre pĂ©riode du planning des missions de courses pour nos seniors. ? Câest probablement vers cette voie que les entrepreneurs novateurs devront se tourner au regard de la jurisprudence de la Cour de cassation, suite Ă ses arrĂȘts du 28 novembre 2018 et du 4 mars 2020. Sans nul doute serait-il pertinent dâaccompagner ce mouvement jurisprudentiel rigoureux par des mesures budgĂ©taires incitatives pour la crĂ©ation Ă temps complet de ces emplois non dĂ©localisables. Romain Pagnac Avocat au Barreau de Bordeaux - Docteur en Droit ChargĂ© dâenseignement Ă lâUniversitĂ© de Bordeaux Recommandez-vous cet article ? Donnez une note de 1 Ă 5 Ă cet article Lâavez-vous apprĂ©ciĂ© ? Notes de l'article [1] Cass. Soc. 4 mars 2020, n° [2] Cass. Ass. plein., 4 mars 1983, n° et n° [3] Cass. soc., 17 avril 1991, n° [4] Loi n° 2016-1088 du 8 aoĂ»t 2016 relative au travail, Ă la modernisation du dialogue social et Ă la sĂ©curisation des parcours professionnels, insĂ©rant dans le Code du travail les articles Ă prĂ©voyant ainsi des garanties minimales de protection. [6] Avis du Premier Avocat gĂ©nĂ©ral relatif Ă lâarrĂȘt n°374 du 4 mars 2020 pourvoi n° [7] J-C RODA, Sale temps pour les plateformes », Gaz. Pal., 17 sept. 2019 n°359. [8] Le contrat premiĂšre embauche » CPE Ă©tait un type de CDI Ă destination des moins de 26 ans prĂ©vu par lâarticle 8 de la loi 2006-396 du 31 mars 2006 pour lâĂ©galitĂ© des chances. La contestation dâune partie de la population avait alors fait reculer le pouvoir exĂ©cutif, contraint de le retirer et de le remplacer par un dispositif visant Ă favoriser lâinsertion professionnelle des jeunes en difficultĂ©. [9] Le contrat nouvelles embauches » CNE avait Ă©tĂ© mis en place par lâordonnance n°2005-893 du 2 aoĂ»t 2005 Ă destination des petites entreprises. Ce contrat avait pour spĂ©cificitĂ© dâĂ©carter les rĂšgles classiques de rupture du CDI durant les deux premiĂšres annĂ©es suivant la date de sa conclusion. Le CNE a Ă©tĂ© abrogĂ© par la loi du 25 juin 2008. [10] Les ordonnances Macron en date du 22 septembre 2017 sont au nombre de 5 1. lâordonnance relative au renforcement de la nĂ©gociation collective, 2. lâordonnance relative Ă la nouvelle organisation du dialogue social et Ă©conomique dans lâentreprise et favorisant lâexercice et la valorisation des responsabilitĂ©s syndicales, 3. lâordonnance relative Ă la prĂ©visibilitĂ© et Ă la sĂ©curisation des relations de travail, 4. lâordonnance portant diverses mesures relatives au cadre de la nĂ©gociation collective 5. lâordonnance relative Ă la prĂ©vention et Ă la prise en compte des effets de lâexposition Ă certains facteurs de risques professionnels et au compte professionnel de prĂ©vention. [11] Tribune de Jacques BARTHELEMY et Gilbert CETTE parue dans Le Monde le 11 mars 2020 AprĂšs lâarrĂȘt contre Uber, il faut construire un nouveau droit social ». [12] La loi du 4 mai 2004 avait donnĂ© des marges dâautonomie Ă la nĂ©gociation dâentreprise en prĂ©voyant des verrous, notamment la dĂ©finition de domaines rĂ©servĂ©s pour lesquels lâaccord dĂ©rogatoire nâest pas admis salaires minima, classifications, garanties complĂ©mentaires de santĂ©, mutualisation des fonds de la formation, Ă©galitĂ© professionnelle F/H et prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ© - art. L. 2232-5 du Code du travail, ou encore la possibilitĂ© pour les conventions de branche dâinterdire les dĂ©rogations sur des sujets⊠Lâautonomie des accords dâentreprise Ă©tait, de ce fait, assez rĂ©duite, notamment dans les secteurs industriel et commercial. La loi du 20 aoĂ»t 2008 a, par la suite, permis Ă un accord dâentreprise portant sur certains sujets de sâappliquer, en dĂ©pit des dispositions dâun accord de branche. Autrement dit, lâaccord dâentreprise prime sur lâaccord de branche. La loi du 8 aoĂ»t 2016 a confortĂ© cette rĂšgle en autorisant une primautĂ© quasi-totale de lâaccord dâentreprise sur les accords de branche lĂ oĂč il Ă©tait auparavant encore possible de choisir entre accord de branche Ă©tendu ou accord dâentreprise, ce dernier sâimpose dĂ©sormais dans la quasi-totalitĂ© des domaines du droit du travail. Lepaiement dâune indemnitĂ© au titre du travail dissimulĂ©. Dans le cas oĂč le chauffeur voit son contrat requalifiĂ© en CDI et que ce contrat a Ă©tĂ© rompu, il peut demander une indemnitĂ© forfaitaire de 6 mois de salaire (articles L. 8221-5 et L. 8223-1 L'envoi de messages par l'employeur le soir et le week-end est un Ă©lĂ©ment pris en compte pour caractĂ©riser l'Ă©lĂ©ment intentionnel du dĂ©lit de travail dissimulĂ©. Le dĂ©lit de travail dissimulĂ© est constituĂ© lorsque lâemployeur a, de maniĂšre intentionnelle, mentionnĂ© sur le bulletin de paie, un nombre dâheures de travail infĂ©rieur Ă celui rĂ©ellement effectuĂ© C. trav., art. L. 8221-5 Cass. soc., 20 oct. 2015, n° La nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir l'intention de lâemployeur est confirmĂ©e par la Cour de cassation Cass. soc., 14 mars 2018, n° Remarque la rĂ©daction de lâarticle L. 8221-5 du code du travail laissait un doute sur la nĂ©cessitĂ© de prouver lâĂ©lĂ©ment intentionnel de lâemployeur en cas de dissimulation du nombre dâheures de travail. La Cour de cassation a prĂ©cisĂ©, selon une jurisprudence constante, que le caractĂšre intentionnel de la dissimulation du nombre dâheures de travail effectuĂ©es devait ĂȘtre prouvĂ© et que son apprĂ©ciation relevait du pouvoir souverain des juges du fond Cass. soc. 14 oct. 2015, n° Toutefois, elle vĂ©rifie que cette apprĂ©ciation des juges reposent sur des Ă©lĂ©ments suffisants Cass. crim., 20 oct. 2015, n°14-82433.. Mais comment apprĂ©cier lâintention de dissimuler des heures de travail ? Une sĂ©rie dâarrĂȘts illustrent lâimportance des circonstances pour que le juge reconnaisse ou non cette intention de lâemployeur. Ainsi, le caractĂšre intentionnel ne peut se dĂ©duire de la seule application dâune convention de forfait illicite Cass. soc., 28 fĂ©vr. 2018, n° ; ou de lâabsence de production par lâemployeur dâĂ©lĂ©ments de nature Ă faire la preuve des heures effectuĂ©es Cass. soc., 14 mars 2018, n° ; ou du seul relevĂ© de badgeage produit par le salariĂ©, non soumis au pointage, enregistrant les heures dâentrĂ©e et de sortie du site. Il importe peu que lâemployeur ne fournisse aucun Ă©lĂ©ment de nature Ă justifier les horaires effectuĂ©s et quâil soit condamnĂ© Ă payer le nombre dâheures supplĂ©mentaires non rĂ©munĂ©rĂ©es allĂ©guĂ© par le salariĂ© Cass. soc., 14 mars 2018, n° En revanche, le caractĂšre intentionnel est Ă©tabli lorsque les circonstances suivantes sont relevĂ©es lâemployeur ne pouvait ignorer la quantitĂ© des heures effectuĂ©es par un salariĂ©, soumis Ă un forfait jours alors qu'il Ă©tait inĂ©ligible Ă ce dispositif, au regard de lâobjet mĂȘme de son activitĂ©, de la petite taille de lâentreprise et de lâenvoi de messages le soir et le week-end Cass. soc., 5 avr. 2018, n° ; lâemployeur avait connaissance, du fait de la petite taille de lâentreprise, du nombre dâheures quâil faisait effectuer Ă un salariĂ© qui exĂ©cutait un temps plein alors qu'il Ă©tait titulaire d'un contrat Ă temps partiel, Cass. soc., 5 avr. 2018, n° Lâenjeu est important dans la mesure oĂč le travail dissimulĂ©, d'une part, est sanctionnĂ© pĂ©nalement par 3 ans de prison et une amende de 45 000 euros C. trav., art. L. 8224-1 et dâautre part ouvre droit, en cas de rupture du contrat de travail, Ă une indemnitĂ© forfaitaire de 6 mois de salaire pour le salariĂ© victime de ce dĂ©lit C. trav., art. L. 8223-1. Remarque le dĂ©lit de travail dissimulĂ© est Ă©galement constituĂ© lorsque lâemployeur se soustrait intentionnellement Ă lâaccomplissement de la DPAE dĂ©claration prĂ©alable Ă lâembauche c. trav., art. L. 8221-5.La constatation de la violation en connaissance de cause de prescriptions lĂ©gales ou rĂ©glementaires impliquent de la part de son auteur lâintention coupable. Ainsi est coupable du dĂ©lit de travail dissimulĂ© lâemployeur qui nâa pas procĂ©dĂ© Ă la DPAE et que mĂȘme sâil invoque une erreur du comptable de lâentreprise, il lui appartenait de veiller au respect des rĂšgles qui sâimposent Ă lâemployeur Cass. crim., 27 mars 2018, n° Gestion du personnel La gestion des ressources humaines ou gestion du personnel recouvre plusieurs domaines intĂ©ressant les RH - Le recrutement et la gestion de carriĂšre dont la formation professionnelle est un pan important ; - La gestion administrative du personnel ; - La paie et la politique de rĂ©munĂ©ration et des avantages sociaux ; - Les relations sociales. DĂ©couvrir tous les contenus liĂ©s
ArticleL8221-6 Version en vigueur depuis le 01 septembre 2017 ModifiĂ© par LOI n° 2015-991 du 7 aoĂ»t 2015 - art. 15 I.-Sont prĂ©sumĂ©s ne pas ĂȘtre liĂ©s avec le donneur d'ordre par un contrat de travail dans l'exĂ©cution de l'activitĂ© donnant lieu
Passer au contenuACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPĂCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet dâAvocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de lâURSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de lâURSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA â MutualitĂ© Sociale AgricoleAvocat Caisse dâAssurance Retraite et de la SantĂ© au Travail CARSAT â Caisse Nationale dâAssurance Vieillesse CNAVAVOCAT Commission de Recours Amiable CRAMotivez bien votre saisine de la Commission de Recours Amiable !Que faire Ă rĂ©ception ou en lâabsence de rĂ©ception dâune dĂ©cision de la Commission de Recours Amiable CRA ?Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !AVOCAT PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSignification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?Avocat Juge de lâexĂ©cution JEXSaisie-attribution sur votre compte bancaire par lâURSSAF Comment vous dĂ©fendre ?AVOCAT Conseil de PrudâhommesAVOCAT COUR DâAPPELAVOCAT Caisse Primaire dâAssurance Maladie CPAMAVOCAT Accident du travail â Maladie professionnelleAVOCAT Faute inexcusable de lâemployeurQuâest-ce que la faute inexcusable de lâemployeur ?Comment un employeur peut-il se dĂ©fendre contre un salariĂ© demandant la reconnaissance de sa faute inexcusable ?ACTUALITĂSCONTACTSCONSULTATIONSACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPĂCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet dâAvocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de lâURSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de lâURSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA â MutualitĂ© Sociale 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?ACTUALITĂSCONTACTSCONSULTATIONSACCUEILEric ROCHEBLAVEPrĂ©sentationLa Presse en parleAvis ClientsAVOCAT SPĂCIALISTEAvocat SpĂ©cialisteMontpellier AVOCATCabinet dâAvocat MontpellierAvocat Droit du Travail MontpellierAVOCAT URSSAFMise en demeure de lâURSSAF que faut-il faire ?Motivez correctement vos oppositions aux contraintes de lâURSSAF !Comment contester un redressement de cotisations URSSAF ?Signification de contrainte par huissier de justice comment se dĂ©fendre ?AVOCAT MSA â MutualitĂ© Sociale AgricoleAvocat Caisse dâAssurance Retraite et de la SantĂ© au Travail CARSAT â Caisse Nationale dâAssurance Vieillesse CNAVAVOCAT Commission de Recours Amiable CRAMotivez bien votre saisine de la Commission de Recours Amiable !Que faire Ă rĂ©ception ou en lâabsence de rĂ©ception dâune dĂ©cision de la Commission de Recours Amiable CRA ?Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !AVOCAT PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSignification de contrainte par 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lâobjet dâun contrĂŽle inopinĂ© de lâURSSAF ?Suite au contrĂŽle, lâURSSAF vous a adressĂ© une lettre dâobservations emportant rappel de cotisations et contributions sociales pour travail dissimulĂ© ?LâURSSAF considĂšre que votre sous-traitant a un faux statut dâauto entrepreneur doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme votre salariĂ© ?Formulez vos objections en contestant tout travail Eric ROCHEBLAVE, avocat spĂ©cialiste contentieux URSSAF, vous conseille et vous dĂ©fend pour rĂ©pondre Ă la lettre dâobservations de lâURSSAFA lire Ă©galement ContrĂŽle URSSAF si lâinspecteur nâa pas rĂ©pondu Ă vos observations, la mise en demeure de lâURSSAF est nulleMalgrĂ© vos objections, lâURSSAF a maintenu le redressement et une mise en demeure vous a Ă©tĂ© adressĂ©e ?Que faut-il faire Ă rĂ©ception dâune mise en demeure de lâURSSAF ?Prenez trĂšs rapidement conseils auprĂšs dâun Avocat vous ne disposez que de deux mois pour saisir la commission de recours amiable Ă lâencontre des mises en demeure de lâURSSAFVos avis sur MaĂźtre Eric ROCHEBLAVEEn contestation du redressement URSSAF dont vous avez Ă©tĂ© mis en demeure, vous avez saisi la commission de recours lire Ă©galement Attention au contenu de votre lettre de saisine de la commission de recours amiable !Vous avez saisi le pĂŽle social du Tribunal Judicaire de votre contestation de la dĂ©cision implicite ou explicite de rejet de la commission de recours amiable ?MaĂźtre Eric ROCHEBLAVE, avocat URSSAF, vous conseille et vous dĂ©fend devant le PĂŽle Social du Tribunal JudiciaireSelon lâarticle L311-2 du Code de la SĂ©curitĂ© Sociale, Sont affiliĂ©es obligatoirement aux assurances sociales du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral, quel que soit leur Ăąge et mĂȘme si elles sont titulaires dâune pension, toutes les personnes quelle que soit leur nationalitĂ©, de lâun ou de lâautre sexe, salariĂ©es ou travaillant Ă quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs et quels que soient le montant et la nature de leur rĂ©munĂ©ration, la forme, la nature ou la validitĂ© de leur contrat. »Il est nĂ©cessaire que soit rapportĂ©e la preuve de trois conditions cumulatives pour assujettir au titre des salaires au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral â lâexistence dâun contrat de travail, quel que soit sa forme et la dĂ©nomination que les parties ont donnĂ© Ă la relation de travailâ lâexistence dâune rĂ©munĂ©ration en contrepartie du travail rĂ©alisĂ©â lâexistence dâun lien de subordination qui se dĂ©finit par le fait quâune personne exĂ©cute un travail selon les ordres et directives dans lâorganisation du travail, dâun employeur qui contrĂŽle cette exĂ©cution et peut sanctionner les manquements dans sa statut dâauto entrepreneur requiert â une indĂ©pendance Ă©conomiqueâ lâabsence dâun lien de subordinationâ une indĂ©pendance matĂ©rielleâ la libertĂ© dans lâexĂ©cution du travailâ lâexercice pour plusieurs prestataires donneurs dâ dâappel dâAmiens, 2e chambre, 16 Mai 2019 â n° 18/04673 URSSAF DU NORD PAS-DE-CALAIS c/ SARL lire Ă©galement Recours aux auto-entrepreneurs attention aux redressements URSSAF !Selon lâarticle L8221-6 du Code du travail, prĂ©sumĂ©s ne pas ĂȘtre liĂ©s avec le donneur dâordre par un contrat de travail dans lâexĂ©cution de lâactivitĂ© donnant lieu Ă immatriculation ou inscription 1° Les personnes physiques immatriculĂ©es au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, au rĂ©pertoire des mĂ©tiers, au registre des agents commerciaux ou auprĂšs des unions de recouvrement des cotisations de sĂ©curitĂ© sociale et dâallocations familiales pour le recouvrement des cotisations dâallocations familiales ; 2° Les personnes physiques inscrites au registre des entreprises de transport routier de personnes, qui exercent une activitĂ© de transport scolaire prĂ©vu par lâarticle L. 214-18 du code de lâĂ©ducation ou de transport Ă la demande conformĂ©ment Ă lâarticle 29 de la loi n° 82-1153 du 30 dĂ©cembre 1982 dâorientation des transports intĂ©rieurs ; 3° Les dirigeants des personnes morales immatriculĂ©es au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s et leurs salariĂ©s ; dâun contrat de travail peut toutefois ĂȘtre Ă©tablie lorsque les personnes mentionnĂ©es au I fournissent directement ou par une personne interposĂ©e des prestations Ă un donneur dâordre dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente Ă lâĂ©gard de celui-ci. Dans ce cas, la dissimulation dâemploi salariĂ© est Ă©tablie si le donneur dâordre sâest soustrait intentionnellement par ce moyen Ă lâaccomplissement des obligations incombant Ă lâemployeur mentionnĂ©es Ă lâarticle L. 8221-5. Le donneur dâordre qui a fait lâobjet dâune condamnation pĂ©nale pour travail dissimulĂ© en application du prĂ©sent II est tenu au paiement des cotisations et contributions sociales Ă la charge des employeurs, calculĂ©es sur les sommes versĂ©es aux personnes mentionnĂ©es au I au titre de la pĂ©riode pour laquelle la dissimulation dâemploi salariĂ© a Ă©tĂ© Ă©tablie. »Il convient de rechercher si la prĂ©somption simple de non salariat dâune personne inscrite en qualitĂ© dâauto entrepreneur peut ĂȘtre renversĂ©e au regard de sa situation rĂ©elle au-delĂ de la qualification juridique que les parties ont donnĂ© Ă leur ROCHEBLAVE Avocat SpĂ©cialiste en Droit du Travail et Droit de la SĂ©curitĂ© Sociale Barreau de Montpellier SpĂ©cialiste en Droit du Travail et Droit de la SĂ©curitĂ© Sociale Eric ROCHEBLAVE2020-06-23T143942+0200Mots-clĂ©s auto-entrepreneur, autoentrepreneur, ContrĂŽle URSSAF, controle urssaf travail dissimulĂ© auto entrepreneur, redressement URSSAF, redressement urssaf auto entrepreneur, sous-traitant salariĂ©, sous-traitant travail dissimulĂ©, sous-traitant URSSAF, URSSAF, URSSAF auto entrepreneur, Urssaf autoentrepreneurCommentaires fermĂ©s sur ContrĂŽle et redressement URSSAF pour travail dissimulĂ© dâun auto-entrepreneurLe savoir est une richesse qui se partage ! 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travailet la modification du régime de sécurité sociale applicable. De fait, une disposition miroir du code de la sécurité sociale (article L. 311.11) précise que « les personnes physiques visées au premier alinéa de l'article L. 8221.6 du code du travail ne relÚvent du régime général de la sécurité sociale
Par un arrĂȘt du 12 novembre 2020, la Cour de cassation a considĂ©rĂ© que lâactivitĂ© de mise en relation de travailleurs indĂ©pendants et de clients professionnels ne prĂ©sentait pas une fraude manifeste Ă la loi, notamment au code du travail et au code pĂ©nal. Le litige opposait une sociĂ©tĂ© de travail temporaire et une agence dâintĂ©rim Ă la sociĂ©tĂ© Brigad, sociĂ©tĂ© exploitant une plateforme de mise en relation des entreprises de tous secteurs avec des indĂ©pendants spĂ©cialistes de lâhĂŽtellerie et de la restauration pour des missions ponctuelles et de courte durĂ©e. Brigad, comme habituellement ce type de plateforme, met Ă©galement Ă disposition un outil gĂ©nĂ©rant automatiquement un contrat assorti dâune assurance et la facture et automatisant le paiement. Les demandeurs lui reprochaient la violation de plusieurs rĂ©glementations Les dispositions du code du travail et du code pĂ©nal Brigad aurait utilisĂ© un moyen lĂ©gal, une plateforme de mise en relation, pour Ă©luder une rĂšgle de droit, la rĂ©glementation sur le travail temporaire â et, de façon implicite, celle sur le travail dissimulĂ© ; Le code de la consommation Brigad utiliserait des techniques constitutives de publicitĂ© comparative trompeuse ; Enfin, le modĂšle serait constitutif de concurrence dĂ©loyale en ce quâil ne permettrait pas aux entreprises de travail temporaire dâĂȘtre compĂ©titives dans le cadre rĂ©glementĂ© qui sâimpose Ă elles. Selon lâanalyse des sociĂ©tĂ©s de travail temporaire, la plateforme nâaurait pas un simple rĂŽle de mise en relation mais une vĂ©ritable activitĂ© de mise Ă disposition de main-dâĆuvre, activitĂ© rĂ©servĂ©e aux sociĂ©tĂ©s dâintĂ©rim. Les freelances prĂ©sents sur la plateforme devraient ainsi se voir reconnaĂźtre la qualitĂ© de salariĂ©s. La Cour de cassation rejette lâanalyse, confirmant la position de la Cour dâappel qui a retenu que lâactivitĂ© des plateformes numĂ©riques de mise en relation Ă©tait encadrĂ© par les articles L. 7341-1 et suivants du code du travail et constatĂ© lâabsence dâindices suffisants permettant de renverser la prĂ©somption de non-salariat prĂ©vue Ă lâarticle L. 8221-6 du code du travail pour les travailleurs indĂ©pendants sây inscrivant. Attention, il convient dâĂȘtre prudents et dâattendre la dĂ©cision de fond avant de rĂ©ellement se rĂ©jouir puisque le litige avait Ă©tĂ© portĂ© devant le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s, juge de lâĂ©vidence. La tendance semble toutefois tendre vers une sĂ©curisation du cadre juridique des plateformes de mise en relation de travailleurs indĂ©pendants, modĂšle en plein essor et outil particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© des freelances. EspĂ©rons donc que lâanalyse sera prolongĂ©e, prĂ©cisĂ©e et confirmĂ©e par les juges du fond qui auront certainement Ă connaĂźtre des suites de ce litige. Articles en relation
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